Histoire tensiomètre - Fondation HTA

Histoire du tensiomètre

par Uwe Diegel

uwe diegel

Président de HealthWorks Global

Numérique en santé et tension

Cela fait quelques années que j’ai quitté l’aventure de la santé connectée. Depuis, j’ai développé de nouveaux produits, lancé de nouvelles entreprises, écrit de nouveaux livres. Lorsque je regarde en arrière, je me souviens que nous avions de grands espoirs pour la santé connectée… et beaucoup d’entre eux se sont effondrés.

Notre perception de l’avenir est chaque jour altérée, érodée par le rythme rapide des développements technologiques. Prédire l’avenir devient de plus en plus difficile.

Les systèmes de santé de demain seront-ils vraiment connectés, alliant médecine préventive et médecine prédictive ? Cette connectivité nous sera-t-elle vraiment utile ? Personnellement, j’en doute…

La théorie du Tout Connecté est la suivante : « Chaque année, le 31 décembre, nous prenons tous de grandes résolutions. Mais nous savons tous, au fond de nous, que c’est une perte de temps totale, parce qu’en février, nous allons reprendre nos mauvaises habitudes… »

Selon cette théorie, la santé connectée apportera un changement radical de comportement. C’est l’un des principes de la « Quantification de Soi » : dès qu’une personne comprend les signaux de son corps, elle s’intéresse à sa santé. Si vous montez sur une balance connectée et constatez que vous avez perdu 200 g : votre glycémie baisse, votre tension artérielle baisse, votre activité physique monte, etc. L’utilisateur s’investit davantage dans sa santé, et devient acteur plutôt que spectateur de sa santé. La théorie du Tout Connecté est fondée sur la « Micro gestion de la santé » : les petites décisions prises tous les jours sont bien plus efficaces que les grandes décisions stupides prises le 31 décembre. La santé connectée n’est pas une solution pour nous tous, mais une solution pour chacun d’entre nous. Elle permet de proposer des solutions de soins de santé personnalisées. La santé connectée sera exclusivement pour tout le monde.

Cette théorie me semble un peu simpliste. Ayant travaillé dans l’industrie de la santé connectée depuis ses débuts, je constate que les utilisateurs d’appareils de santé connectés ne gèrent pas mieux leur santé que les autres. Il ne suffit pas de donner des informations : la plupart des gens qui fument savent que c’est mauvais, mais ils continuent pourtant à fumer. La question est de savoir comment maximiser l’impact de l’information correcte au bon moment pour que les changements de comportement s’intègrent dans le processus de prise de décision inconscient. Je pense que ce sera le rôle de la prochaine génération d’objets connectés : s’intégrer à notre quotidien sans qu’on s’en rende compte.

La technologie évolue rapidement. Tellement rapidement qu’il est devenu difficile d’imaginer l’avenir, car l’innovation vient de toutes parts. Nous ne saurons pas reconnaître les systèmes de santé de demain. Quand j’étais enfant, nous imaginions un avenir où des robots serviables répondraient à tous nos caprices, où la civilisation serait automatisée et où l’humanité aurait un avenir prometteur.

Cette vision du futur est aujourd’hui compromise… à cause d’un facteur simple, qui est l’évolution de la population humaine. Il y a 2000 ans, il y avait une population d’environ 200 millions de personnes sur la planète. Il a fallu attendre l’année 1790 pour atteindre une population d’un milliard de personnes. Quand je suis né en 1965, la population était de 3,5 milliards de personnes. Et durant mes 50 années de vie, nous avons plus que doublé la population sur terre à 7,4 milliards de personnes !

Le premier « Superordinateur », le Cray, date de 1974. Un iPhone 6 est 1000 fois plus puissant qu’un Cray de 1974. Le calcul est donc évident. Aujourd’hui, 7,4 milliards de personnes ont accès à un appareil doté d’une puissance de calcul 1000 fois plus puissante qu’un supercalculateur de 1974.

Nous sommes aujourd’hui dans un monde où de nouvelles technologies fondamentales arrivent chaque jour. Par fondamental, je veux dire que ces technologies sembleront évidentes dans quelques années. Nanotechnologie, impression en 3D de parties du corps, Big Data, ADN, dans quelques années nous ne reconnaîtrons pas la technologie du futur, nous nous demanderons comment nous avons pu vivre sans elle !

Certaines de ces technologies semblent assez dangereuses, car nous leur appliquons encore nos mœurs et nos attentes quant à l’avenir. Il va falloir apprendre à les aborder avec finesse, respect, intelligence. Mais l’intelligence ne suffit pas… Je crois à l’Illumination : c’est ce qui vous permettra de toucher une cible que personne d’autre ne peut voir… En effet, c’est à nous de planifier l’avenir de l’humanité, car il n’est pas encore écrit.

Pr Galezowski : fondateur de l’ophtalmologie moderne

Xavier Galezowski est certainement le fondateur de l’ophtalmologie moderne. Né à Lipowice, en Pologne, en 1832. Il a commencé des études supérieures de médecine à Saint-Pétersbourg. Il a dû fuir son pays natal pendant l’occupation de la Pologne par la Russie. Il arrive à Paris avec son oncle médecin Séverin Galezowski. Il poursuit ses études de médecine à Paris et se spécialise en ophtalmologie. Il devient à son tour professeur d’ophtalmologie et président du conseil d’administration de l’école polonaise de Paris. De 1859 à 1864, il travaille sous la direction du docteur Louis Auguste Desmares. En 1865, il obtient un doctorat en médecine avec sa thèse sur les maladies cérébrales et le nerf optique – en 1867, il fonde sa clinique privée d’ophtalmologie. En 1872, il crée le Journal d’Ophtalmologie qui deviendra plus tard le Recueil d’Ophtalmologie. Xavier Galezowski a fondé le diagnostic des maladies oculaires basé sur l’étude de la vision des couleurs. Xavier Galesowski, comme son fils après lui, représente un lien très important entre les travaux de Charcot et la neurologie de la vision. La plupart de ses découvertes majeures sont entièrement consacrées aux altérations oculaires dues à des accidents nerveux ou à des troubles neuropsychiatriques tels que la migraine ophtalmique.

 

Le sphygmomanomètre à mercure

En 1896, Scipione Riva Rocci invente le sphygmomanomètre à mercure, le premier appareil suffisamment facile à utiliser qui donne des résultats assez fiables pour devenir un standard médical. Voici trois modèles différents, datant de 1896 à 1902.

1896 est une année décisive dans l’histoire de la tension artérielle

Le concept de Scipione Riva-Rocci est le précurseur du sphygmomanomètre à mercure moderne. Un brassard gonflable est placé sur le haut du bras pour compresser l’artère brachiale. Ce brassard est relié à un manomètre en verre rempli de mercure pour mesurer la pression exercée sur le bras.

Le sphygmomanomètre de Riva-Rocci est ensuite repéré par le neurochirurgien américain Harvey Cushing lors d’un voyage en Italie. Saisissant le potentiel de cet appareil, il retourne aux États-Unis avec un échantillon en 1901. Il est alors modifié pour être plus adapté à une utilisation clinique. Le sphygmomanomètre devient monnaie courante. Cette année marque vraiment le début de la sphygmomanométrie moderne.

toute l’histoire de la mesure de la pression artérielle