Vous souhaitez mettre en place une action autour du dépistage de l’hypertension artérielle et de la prévention des maladies cardiovasculaires ?
Contactez-nous : contact@frhta.org / 07 63 73 70 96
C’est le projet de l’Assurance Maladie pour 2026 dans un Rapport au ministère chargé de la Sécurité sociale :
Prévention des maladies cardiovasculaires et associées
Les maladies cardiovasculaires et pathologies associées (MCVA) constituent un enjeu prioritaire de santé publique, affectant près de 11 millions de personnes en France et représentant 45 Md€ de dépenses d’Assurance Maladie. Afin de prévenir les complications graves, améliorer les parcours de soins et contenir les dépenses de santé associées, l’Assurance Maladie met en œuvre une stratégie globale centrée sur le dépistage précoce et l’accompagnement coordonné des patients à risque.
Cette stratégie repose sur une prise en charge cohérente des pathologies chroniques souvent intriquées, incluant l’insuffisance cardiaque, le syndrome coronaire chronique, la maladie rénale chronique, le diabète et la bronchopneumopathie chronique obstructive. Dans ce cadre, l’Assurance Maladie développe plusieurs leviers d’action pour améliorer le repérage des patients à risque et renforcer la prévention.
Le dispositif Mon Bilan Prévention constitue un outil central de cette démarche, en élargissant les possibilités de dépistage aux professionnels paramédicaux tels que les infirmiers, pharmaciens et sages-femmes. Le dépistage du diabète, pathologie silencieuse et facteur aggravant du risque cardiovasculaire, fait l’objet d’une mobilisation spécifique. Lancée en septembre 2024, une campagne d’information mobilise les délégués de l’Assurance Maladie auprès de 10 000 médecins généraliste. L’impact de cette campagne fera l’objet d’une évaluation, notamment via l’évolution du taux de réalisation de la glycémie à jeun chez les patients âgés de 45 à 50 ans suivis par les praticiens visités. Concernant la maladie rénale chronique, également souvent asymptomatique à ses débuts, l’Assurance Maladie avait démontré dans le rapport Charges et Produits 2025 les lacunes dans son dépistage et le suivi des patients qui en souffrent. Tous les ans, près d’un tiers des patients (30% en 2021) nouvellement dialysés doivent démarrer ce traitement en urgence. Plus d’un patient sur cinq souffrant de cette pathologie n’a pas de dépistage pour les autres maladies cardio-vasculaires. Par ailleurs, l’Assurance Maladie soutient la réévaluation par la Haute Autorité de santé de la stratégie de dépistage du diabète.
Dans un contexte d’augmentation constante de la population à risque, il pourrait apparaître légitime d’adopter une approche plus systématique du dépistage à partir de 45 ans. Une telle orientation renforcerait la lisibilité de la politique de prévention et permettrait une mise en œuvre facilitée d’une stratégie d’« aller vers » les assurés concernés.
Enfin, l’amélioration du dépistage et de la prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA) constitue un des axes majeurs de la refonte du parcours « MCVA », dont l’objectif est de mettre en place une approche globale du risque cardiovasculaire.
L’HTA concerne 17 millions de patients (soit une prévalence d’un tiers chez les adultes) et son dépistage demeure nettement perfectible. En dépit des mesures régulières de pression artérielle réalisées par les médecins, l’étude Esteban a mis en évidence qu’en France, malgré des mesures régulières de la PA, seul 1 hypertendu sur 2 avait connaissance de son hypertension. De même, 22 % des HTA non traitées sont de grade 2 ou 3. Or, cette situation contraste avec la fréquence des mesures de pression artérielle (84 % de la population déclarent en avoir eu une dans l’année), mais peut s’expliquer par une tendance à banaliser les niveaux de pression artérielle supérieurs à la normale (93 % des patients émettent des réserves lors de la prescription d’un traitement antihypertenseur).
Les facteurs de risque cardiovasculaires représentent un enjeu majeur de santé publique car ils sont souvent à l’origine de maladies fréquentes, coûteuses et invalidantes. Ces maladies cardiovasculaires sont d’autant plus dangereuses qu’elles peuvent s’installer de manière insidieuse, sans symptômes apparents. Outre l’hérédité, le sexe et l’âge, il est possible d’agir sur les autres facteurs de risque tels que l’hypertension artérielle, le tabac, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’obésité, le surpoids, la sédentarité, l’excès d’alcool.
Dans ce contexte, l’Assurance Maladie se mobilise afin de sensibiliser au dépistage de l’hypertension artérielle et autres facteurs de risque. Ainsi, une grande campagne de communication sera déployée à destination du grand public au printemps 2026. A l’image de la campagne « know your numbers » diffusée au Royaume-Uni, les assurés seront invités à « connaître vos chiffres » (pression artérielle, glycémie, cholestérolémie, poids) et à agir sur leur santé cardiovasculaire en conséquence, en se rapprochant d’un professionnel de santé (y compris un infirmier ou un pharmacien, pour aider à dépister l’hypertension artérielle) et en se saisissant, pour les personnes des tranches d’âge concernées, de la possibilité d’un bilan de prévention d’ores et déjà financé (Mon Bilan Prévention).
Pour faciliter l’interprétation des résultats, l’Assurance Maladie mettra notamment à disposition, via Mon Espace Santé, un outil pédagogique permettant de renseigner les résultats de la mesure de la pression artérielle et de les comprendre au mieux, en orientant si nécessaire vers son médecin. En aval, une campagne d’information déployée auprès des médecins généralistes visera à lutter contre l’inertie thérapeutique.
Pour faire progresser les dépistages des MCVA, l’Assurance Maladie recommande également d’organiser le dépistage systématique de l’HTA, qui constitue un facteur de risque essentiel et insuffisamment contrôlé du champ MCVA, et d’ouvrir ce dépistage aux pharmaciens. Pour ce faire, il importe de mener une campagne nationale de sensibilisation à destination du grand public sur l’HTA pour rappeler l’importance de ce dépistage et du traitement tant médicamenteux que non médicamenteux, en s’inspirant de la campagne « know your numbers! ».
La Fondation Hypertension organise depuis près de 10 ans des actions de dépistage de l’hypertension artérielle et met à la disposition des pharmacies, en 2025, le programme national : « AGIR pour sa tension », destiné à donner au grand public et aux professionnels de santé une démarche éprouvée de prévention et de prise en charge des maladies cardiovasculaires.
Cette première étape est basée sur la mise en place d’un stand qui propose aux usagers volontaires de réaliser une automesure de dépistage, avec l’aide du pharmacien ou en totale autonomie, selon la méthodologie mise au point par la Fondation :
Les sujets qui sont dans la catégorie « Tension artérielle élevée » ont la possibilité de faire le calcul de l’Âge Des Artères : si l’âge des artères est supérieur à l’âge actuel, il faut leur donner rapidement des conseils de prévention individualisés.
La fiche AGIR POUR SA TENSION permet aux participants pour savoir quoi faire après avoir réalisé un dépistage.
Cette action est mise en place pour les mécènes de la Fondation (devenir mécène) et comprend :
- l’envoi de tensiomètres automatiques
- la formation (20 min) en visio d’un membre de votre équipe pour aider à poser le brassard, remplir le flyer et trouver l’interprétation dans le tableau
- l’envoi du flyer « automesure de dépistage/AGIR pour sa tension »
- l’envoi d’un kit de communication (1 affiche en PDF et 2 spots TV) pour informer le public de la date de l’action
La Fondation organise avec des pharmacies partenaires des rendez-vous de bilan de médication pour évaluer l’observance des patients.
en savoir plus sur l’observance
« Le Professeur de cardiologie Xavier Girerd mène un travail de terrain chez les pharmaciens volontaires et même au siège de groupements comme Giropharm pour sensibiliser sur l’importance de surveiller la tension artérielle de nos collaborateurs, de nos patients et de nous mêmes, pharmaciens, et surtout il insiste sur l’importance de « bien prendre la tension et bien interpréter les chiffres obtenus. Les collaborateurs de Giropharm ont joué le jeu à 100%. C’est tout le groupement qui en sort gagnant. Merci ! »
Jean Luc HITIMANA, pharmacien (Marconnelle)
« Après-midi inspirante à la Pharmacie Champenoise avec le Pr Xavier Girerd :
Caroline Masset, pharmacien (Secrétaire Nationale Giphar)
« Une belle rencontre, une visite exceptionnelle sur notre territoire. Quand l’expertise rencontre l’interpro, une synergie se met en place. »
Dr Jean-Michel Ducrocq
Dans des pharmacies partenaires, des sessions « entretien pharmaceutique/autotest de la tension artérielle » sont organisées (uniquement sur rendez-vous) par la pharmacie. La société MESI France met à disposition son tensiomètre à 4 brassards connectés à la MESI mTABLET.
Pour Sandrine Millasseau, directrice générale de MESI France : « La mesure de la tension simultanément aux bras et aux jambes permet d’évaluer la tension artérielle mais aussi l’état des artères, ce qui aide les professionnels de santé et optimise la prise en charge des hypertendus. »
Pour Xavier Schneider, pharmacien à Truchtersheim qui va organiser une des sessions : « Nous sommes ravis de participer à cette action qui s’intègre parfaitement dans le parcours de soins des patients avec des maladies cardio-vasculaires. La complémentarité avec les autres professionnels de santé pour la prise en charge de ces patients difficiles est ma principale motivation et cette action montre que nous pouvons aller au-delà des missions traditionnelles du pharmacien. »
Pour Jean Luc HITIMANA, pharmacien à Marconnelle : « les patients sont nombreux à avoir pris rendez-vous pour bénéficier de l’entretien pharmaceutique hypertension. La mesure précise de leur tension sera réalisée à la pharmacie avec un tensiomètre automatique comportant plusieurs brassards, cela permet entre autre de tenir compte de l’effet blouse blanche et aide à savoir si le traitement protège bien contre les maladies cardiovasculaires. »
Un patient qui suit des traitements antihypertenseurs est protégé contre les maladies cardiovasculaires si sa tension est à moins de 130/80 à l’autotest de la tension ou en automesure à domicile sur 3 jours.
Aujourd’hui, les tensiomètres automatiques sont recommandés pour mesurer la tension. Le tensiomètre automatique affiche la tension SYS avec 3 chiffres et la tension DIA avec 2 chiffres. Sa précision est plus importante que celle obtenue avec un tensiomètre traditionnel.
50 % des hypertendus traités possèdent un tensiomètre automatique à domicile. Pour ceux qui n’en ont pas, la mesure de la tension avec un tensiomètre automatique est possible gratuitement en pharmacie.
Depuis le début des années 1970, les traitements modernes utilisés contre l’HyperTension Artérielle (par la prise quotidienne de médicaments antihypertenseurs) ont permis la réduction de la survenue de maladies très redoutées comme l’AVC, la démence vasculaire ou l’insuffisance rénale terminale qui impose la dialyse et la transplantation rénale.
Pour obtenir ces bénéfices, les experts recommandent actuellement que la tension soit vérifiée avec un tensiomètre automatique dont la performance est meilleure qu’avec les tensiomètres traditionnels. L’erreur liée à « l’effet blouse blanche » peut alors être évitée.
Une étude récente réalisée en France (enquête PREDIC HTA*) a montré que lorsque la tension est mesurée avec un tensiomètre automatique chez des hypertendus traités :
Les experts de l’hypertension indiquent que, pour que les hypertendus traités soient mieux protégés, la mesure de la tension devrait être effectuée au moins une fois par an avec un tensiomètre automatique en suivant un protocole qui consiste à effectuer 3 mesures de suite chez un sujet en position assise en gardant le tensiomètre sur le même bras et sans croiser les jambes pendant les mesures. Pour aider à suivre cette procédure, la FRHTA a mis au point l’AutoTest de la tension, réalisable par tout sujet adulte qui a l’usage d’un tensiomètre automatique.
La tension qui protège est à moins de 130 pour la SYS et de 80 pour la DIA.
Pour savoir si le patient est protégé, il doit réaliser l’Autotest de la Tension, conçu et mis à sa disposition par la Fondation Hypertension
faire l’autotest en ligne (à venir)
L’autotest permet à l’usager utilisant un tensiomètre automatique d’obtenir un conseil personnalisé selon les tensions mesurées.
Pour acheter et choisir un tensiomètre automatique, le pharmacien peut conseiller l’usager.
conseils pour choisir son tensiomètre automatique
A l’issue de l’autotest, le conseil de réaliser une automesure à domicile pendant 3 jours peut être donné pour confirmer le niveau de la tension.
réaliser une automesure sur 3 jours
Ce test est basé sur les recommandations de la Société Européenne d’Hypertension 2020.
L’AutoTest de la tension est un outil disponible sous un format papier et numérique, mis au point par le Pr Xavier Girerd, Président de la Fondation Hypertension, et par la société Solutions Santé Digitale (Clermont-Ferrand, France). Selon le Pr Girerd, cardiologue et Président de la FRHTA : « l’AutoTest de la tension aide l’usager d’un tensiomètre automatique à suivre les recommandations des experts de l’hypertension artérielle. Il permet si besoin de dépister l’effet blouse blanche. Après la réalisation de l’AutoTest de la tension, l’usager sait que sa tension est satisfaisante et qu’il est protégé contre les complications cardiovasculaires ».
Pour aller plus loin
Les grandes questions de l’HTA
Conseils pour vivre avec une HTA