Source : Linkedin, avril 2025
J’ai testé la performance de la montre connectée Samsung Galaxy watch 4 pour mesurer la pression artérielle. C’est décevant !
La comparaison s’est faite contre :
La montre Samsung GW4 indique des chiffres de SYS/ DIA qui sont toujours les mêmes !
Ces chiffres sont en fait proches de ceux obtenus lors de la calibration initiale. Elle n’est pas capable de prendre en compte les changements de la pression artérielle de l’individu. Ces variations sont pourtant importantes au cours du cycle jour/nuit.
En avril 2025 je ne recommande toujours pas l’usage de la « montre connectée » pour surveiller la pression artérielle.
En revanche le bracelet AKTIIA Hilo band est très performant pour évaluer les changements de la pression artérielle (de repos).
Je l’utilise maintenant dans ma pratique de « spécialiste de l’hypertension artérielle » pour évaluer l’effet des traitement anti-hypertenseurs mais aussi pour connaître le niveau de la pression artérielle pendant le sommeil de mes patients).
Objets connectés dans le domaine de l’hypertension artérielle
Source : Archives des Maladies du Coeur et des Vaisseaux – Pratique. Volume 2025, Issue 336, April 2025
Les progrès technologiques récents, en particulier dans le domaine des objets connectés, offrent des perspectives prometteuses. Montres intelligentes, bagues connectées et smartphones équipés de capteurs avancés permettent désormais un suivi en temps réel de la pression artérielle sans nécessiter de dispositifs encombrants comme les brassards traditionnels. Ces innovations pourraient permettre une surveillance continue de la pression artérielle, une meilleure compréhension de ses variations dans la vie quotidienne et une amélioration du dépistage. Toutefois, leur déploiement soulève des enjeux importants en matière de validation clinique et d’acceptation par le monde médical. Cet article explore comment les objets connectés pourraient redéfinir le diagnostic, le suivi et le traitement de l’hypertension artérielle, mais également leurs limites actuelles, ainsi que les perspectives futures dans le contexte d’une médecine connectée en pleine expansion. Lire l’article complet
Source : Linkedin, avril 2025
Malheureusement, certaines sociétés savantes hésitent encore à reconnaître qu’un changement est nécessaire… et qu’il a déjà commencé.
Le même phénomène s’était produit lors de l’introduction des capteurs de glucose en continu, au début des années 2000. Aujourd’hui, on sait que, grâce aux pionniers qui les ont adoptés et continuellement améliorés, les CGMs ont transformé la prise en charge des patients diabétiques — pour toujours.
N’ayons pas peur du changement, et avançons ensemble vers un avenir meilleur !
Appareils de mesure de la pression artérielle sans brassard – Perspectives internationales sur la précision et l’utilisation clinique
Source : JAMA, juillet 2024
L’hypertension artérielle est un facteur de risque majeur et modifiable de décès et d’invalidité cardiovasculaires. Une mesure précise de la pression artérielle (PA) est essentielle au diagnostic et au traitement de l’hypertension. La mesure conventionnelle de la PA avec un brassard est recommandée, mais elle est difficile à réaliser pour les patients en raison de la gêne, de l’inconfort et des difficultés liées au choix de la taille du brassard et aux protocoles de mesure. L’émergence des appareils de mesure de la PA sans brassard offre l’opportunité de résoudre nombre de ces problèmes, notamment la gêne, le confort du patient, les exigences de positionnement et la mesure continue.
Les appareils de mesure de la PA sans brassard sont attrayants pour les patients et les cliniciens, mais la validation de ces technologies est essentielle avant leur déploiement en clinique. Les principaux problèmes qui subsistent concernent la précision et le risque de sous-traitement ou de surtraitement, l’accès équitable pour les pays à revenu faible et intermédiaire et les populations minoritaires, les préoccupations relatives à la confidentialité des données et le déploiement de ces appareils en pratique clinique.
Les cliniciens et les patients ne doivent utiliser que des dispositifs de brassard de pression artérielle validés jusqu’à ce que les dispositifs de mesure de la pression artérielle sans brassard soient correctement testés et validés. Lire l’article complet
Les tensiomètres cuffless sont récents. Ils sont utilisés dans de nombreux objets connectés (montres, bracelet AKTIIA, application mesure de tension sur smartphone). Ils utilisent des algorithmes d’IA pour estimer la pressioin artérielle.
Les tensiomètres cuffless proposent de mesurer la pression artérielle en se basant sur l’analyse de milliers de signaux optiques sur lesquels il est calculé le temps de transit de l’onde de pouls (Pulse Transit Time) et le temps d’arrivée de l’onde de pouls (Pulse Arrival Time). Le signal enregistré et analysé est acquis par le capteur optique d’un photopléthysmogrammes (PPG). La méthode PPG détecte les changements de volume sanguin dans les tissus, en particulier dans les petits vaisseaux (réseau microvasculaire). La photopléthysmographie est parfaitement non invasive et n’impose pas la compression des vaisseaux. Le capteur PPG détecte les changements dans la quantité de lumière transmise ou réfléchie et génère une forme d’onde PPG. Le volume et la dilatation des artères sont liés à la forme de l’onde PPG.
Le signal et les données collectés sont analysées en IA (Machine Learning) afin d’obtenir l’estimation de la pression systolique (SYS) et de la pression diastolique (DIA) à partir du signal optique. Plusieurs études cliniques ont montré la conformité de ces l’analyse de ces estimations algorithmiques par rapport aux valeurs de pression artérielle obtenues par les méthodes de référence (clinique et même intra-artérielle). Toutes ces technologies sont actuellement embarquées sur des objets connectés : bracelet, montre, bague, capteur smartphone. Les dernières validations montrent que les mesures de la pression artérielle ne nécessitent plus un étalonnage par rapport aux méthodes de référence. V
Ces méthodes cuffless vont permettre d’évaluer la pression artérielle chez un sujet pendant son sommeil sans provoquer un réveil lié au gonflement du brassard de compression. Ainsi il est probable que de nouveaux paramètres pour le diagnostic et la surveillance des patients hypertendus émergent dans les décennies à venir. L’usage de ces méthodes cuffless pour le diagnostic et le suivi des patients n’est pas en 2024 admis par les experts de l’hypertension artérielle.
Pour le Pr Xavier Girerd, les raisons ne sont pas liées à leur absence de validation métrologique (ces techniques sont aujourd’hui validées), mais plutôt sur l’absence de preuve de l’intérêts pour la santé de l’individu ou de bénéfice pour la population en relation avec l’usage de ces objets connectés. Il faudra aussi comparer le bénéfice, ou la neutralité, de l’usage de ces objets connectés mesurant la pression artérielle par rapport aux méthodes traditionnelles concernant le bilan énergétique total et l’empreinte carbone des objets connectés.
Actuellement la méthode cuffless, et les objets connectés qui la contienne, n’est pas en mesure faute de preuve solide, de remplacer les méthodes de mesures traditionnelles (auscultatoire ou oscillométrique). Pour le Pr Xavier Girerd, des études de morbi-mortalité sont à réaliser afin de convaincre les experts indépendants de recommander des objets connectés contenant la méthode cuffless. Ces études devront démontrer que les sujets/utilisateurs ont un meilleur pronostic cardiovasculaire que les « non utilisateurs ».
Pour mesurer la pression artérielle, les experts recommandent depuis 100 ans dutiliser la méthode auscultatoire et depuis 20 ans d’utiliser la méthode oscillométrique. Les tensiomètres automatiques utilisent la méthode oscillométrique et sont des appareils très technologiques. Depuis les années 2010 sont apparus des appareils connectés qui annoncent mesurer la pression artérielle systolique et diastolique.
Le bracelet AKTIIA comme les montres connectées SAMSUNG ou APPLE, utilisent la technologie photoplethysmographique (PPD) qui n’était pas celle utilisée par les tensiomètres traditionnels ou les tensiomètres automatiques. Ces nouveautés sont aussi appelés des tensiomètres « cuffless » car il n’utilisent pas un brassard compressif pour mesurer la pression artérielle. En 2024, tous ces appareils n’en sont pas au même stade de la validation et/ou de la commercialisation. C’est le bracelet AKTIIA qui est le plus avancé, mais ses concepteurs doivent encore résoudre quelques points pour leur bon fonctionnement, en particulier une simplification de la procédure de « calibration ».Les montres connectées (même de marques très connues) ne sont pas encore au point pour apporter des résultats fiables lors des mesures de la tension en particulier chez l’hypertendu.Si il paraît certain que la méthode « cuffless » remplacera les méthodes traditionnelles (auscultatoire et oscillométrique) pour la mesure de la pression artérielle dans quelques années, en 2023 et 2024 les experts Européens de l’ESH et de l’ESC ont considéré que ces tensiomètres de nouvelle génération (les montres, les bracelets, les bagues, les caméras de visage) entraient encore dans la catégorie des gadgets mais pas dans celle des « appareils médicaux validés » pour la mesure de la pression artérielle.
Leur usage n’est donc pas actuellement recommandé pour réaliser le diagnostic ou la surveillance d’une hypertension artérielle.
Des autorisations complémentaires seront nécessaires avant de pouvoir en recommander l’usage pour le soin médical.
En novembre 2024, pour le diagnostic ou la surveillance de l’hypertension, un tensiomètre automatique est utile et recommandé mais les montres connectées qui mesurent la tension sont encore classifiées dans la catégorie « gadget ». Leur achat et leur usage n’est donc pas proposé par les experts de l’hypertension.
La seule exception concerne le bracelet AKTIIA qui utilise une méthode cuffless ayant démontré un haut niveau de preuve de sa fiabilité par des travaux de validation réalisés par comparaison à la mesure « intra artérielle » mais aussi à la méthode auscultatoire. Elle impose encore une calibration initiale puis mensuelle.
Si en 2024, le bracelet AKTIIA est utilisé par certains spécialistes pour confirmer ou surveiller l’HTA, il faut savoir que le bracelet AKTIIA ne permet pas la mesure de la pression artérielle lors des efforts physiques ou de l’activité sportive et qu’Il ne peut pas remplacer la mesure traditionnelle de la pression artérielle effectuée lors d’une consultation. De plus, comme aucun remboursement par l’assurance maladie ou les mutuelles n’est actuellement réalisé en France et que l’achat d’un bracelet AKTIIA coûte plus de 200 euros, son usage restera très confidentiel pendant quelques années encore.