Hypertension et covid-19 (infostension) - Fondation HTA

Hypertension et covid-19

 

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Le conseil du Président

Risques de la covid-19 pour les hypertendus : « Un hypertendu de plus de 65 ans, sans maladie cardio-vasculaire ou précarité, présente un risque faible de faire une forme grave de la COVID-19. »

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Auteur : Pr Xavier Girerd, Président de la Fondation de Recherche sur l’hypertension artérielle et cardiologue à l’Assistance Publique à Paris.

LDans ce numéro d’info tension du mois de novembre 2020, je souhaite faire le point sur les risques qu’ont les hypertendus face à la COVID 19. Actuellement nos connaissances sur le sujet sont :

  • que les patients avec une hypertension artérielle ont un risque comparable à celui des sujets sans HTA d’être touchés par la Covid-19.
  • En ce qui concerne les formes graves de la COVID, de nombreuses études réalisées depuis le début de la pandémie ont montré que les formes nécessitant une hospitalisation sont heureusement rares. Leur fréquence est toutefois augmentée chez les sujets de plus de 65 ans en particulier si ils sont traités pour une hypertension artérielle associée à une autre maladie cardio-vasculaire. Il faut donc retenir qu’un hypertendu même âgé mais sans autre maladie cardio-vasculaire, a un faible risque de faire une forme grave de la COVID-19.
  • Chez les sujets de moins de 65 ans, les formes graves sont encore plus rares, mais chez ceux ayant une obésité surtout si elle est compliquée d’un diabète et d’une HTA augmente alors le risque d’une forme sévère qui imposera une hospitalisation.

Enfin, un grand nombre d’études observationnelles réalisées tout autour du monde montre que les patients qui, avant d’être touchés par la COVID-19, étaient traités par un anti-hypertenseurs ARA2 (les sartans) ou par IEC ont eu un risque de décès par la COVID-19 qui est diminué.

Toutes ces informations conduisent les médecins spécialistes à indiquer à leur patient la poursuite de leur traitement antihypertenseurs pendant l’épidémie de la covid-19, ce d’autant que le traitement comporte un sartan ou un IEC.

 

L’INFO RECHERCHE

Une étude observationnelle réalisée à Paris montre que les ARA2/IEC diminuent la mortalité à 30 jours chez des patients très âgés hospitalisés pour COVID-19.

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Auteur : Dr MC Wimart, membre du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle

Présentation des résultats d’une étude réalisée chez des patients âgés hospitalisés dans l’unité gériatrique aigüe de l’Hôpital Broca à Paris en avril 2020. Etude coordonnée par le Pr Oliver Hanon et publiée en septembre 2020.

L’objectif de cette étude observationnelle rétrospective était d’évaluer la mortalité à 30 jours chez des patients hospitalisés pour la COVID et qui, avant d’être infectés étaient soignés pour une maladie cardiovasculaire.

Les patients qui avaient sur leur prescription un traitement qui comprenait un IEC ou un ARA2 ont été comparés à ceux qui n’en avaient pas.

Les 201 patients inclus avaient une forme symptomatique de la COVID-19 avec PCR positive, un âge moyen de 86 ans et des antécédents de pathologies associées.

Regardons les courbes de mortalité de ces patients qui étaient 63 dans le groupe avec IEC ou ARA2 et 138 patients dans le groupe n’ayant pas ces traitements à l’entrée.

Les courbes commencent à se séparer dès la 1ere semaine et au terme d’un mois la mortalité dans le groupe IEC ou ARA2 a été de 22,2% alors qu’elle a été de 37,7% dans le groupe non traité avec ces médicaments avant le début de leur infection à la COVID. Cette différence montre une diminution de 46% qui est statistiquement significative.

Ces résultats sont confirmés par d’autre études avec des patients plus jeunes et les méta-analyses publiées regroupent maintenant plusieurs dizaine d’études observationnelles qui indiquent l’intérêt pour diminuer la mortalité de la COVID-19 d’avoir un IEC ou un ARA2 dans un traitement chronique pour soigner une maladie cardiovasculaire.

En conclusions, la mortalité des patients très âgés hospitalisés pour la covid-19 est diminuée chez les patients qui étaient traités par IEC ou ARA2 avant le début de l’infection.

Ces résultats confirmés par des études observationnelles chez les patients plus jeunes, indiquent l’intérêt pour diminuer la mortalité de la COVID-19, d’avoir un IEC ou un ARA2 dans leur traitement chronique pour soigner leur maladie cardiovasculaire.

Comme ce résultat est issu d’études observationnelles le conseil pouvant être donné aux hypertendus traités est la poursuite du traitement par IEC ou par ARA2 en cette période épidémique de la COVID-19.

Pour ceux qui veulent poursuivre la lecture de cette étude, vous trouverez toutes les données dans la publication du Journal of the American Medical of the Directors Association (JAMDA) ou sur le site de la FRHTA, et la méta-analyse sur Pharmacology Research and Perspectives.

 

LE CHIFFRE FLAHS

16 % des hypertendus ont pratiqué la téléconsultation pendant le confinement du printemps 2020.

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Auteur : Pr Xavier Girerd, Président de la Fondation de Recherche sur l’hypertension artérielle et cardiologue à l’Assistance Publique à Paris.

L’enquête FLAHS 2020 a été réalisée en juillet 2020 par un auto-questionnaire envoyé à 6000 individus âgés de 35 ans et plus issus de la base de sondage permanente Métascope de Kantar Health. Une représentativité des résultats pour la population Française métropolitaine a été assurée par redressement des données sur la région, l’habitat, la Catégorie Socio Professionnelle, le sexe et l’âge.

Le chiffre FLAHS de ce numéro d’info tension concerne les moyens du suivi médical des hypertendus pendant le confinement du printemps 2020.

Pour permettre le suivi de leur hypertension, 46% des patients ont opté pour une consultation présentielle, 10% pour une consultation par téléphone et 6%.pour une téléconsultation en visio.
Ces chiffres montrent que pendant la covid-19, les hypertendus et leurs médecins se sont adaptés pour ne pas interrompre leurs prise en charge et la téléconsultation a fait ses débuts dans le parcours de soin des patients avec une Hypertension artérielle.

Pour consulter l’ensemble des résultats des études FLAHS menées depuis 2001 rendez-vous à la rubrique Enquêtes FLAHS.

 

L’INVITÉ

Nicolas Lachaux (Groupe Spengler) propose de rapporter dans des magasins de vente de matériel médical les tensiomètres inutilisés afin de les recycler ou de les réemployer dans le cadre d’associations humanitaires.

Spengler est historiquement liée aux problématiques de l’hypertension artérielle. La marque est née en 1907 de la rencontre de l’industriel Emile Spengler et des deux cardiologues et professeur Henri Vaquez et Charles Laubry, et cette collaboration fit naître le premier tensiomètre mécanique et révolutionna le monde du diagnostic médical.

Depuis le 15 septembre (2020), nous organisons une grande campagne nationale appelée Une histoire de Coeur. Cette campagne a pour but d’assurer la promotion des applications suiviHTA et depistHTA mais elle permet également d’offrir une seconde vie aux tensiomètres électroniques grâce à des petites bornes installées au sein même des magasins de matériel médical participant à l’opération. Nous invitons chacun à rapporter son nom ancien tensiomètre électronique :

  • s’il fonctionne encore, nous l’offrons à une association humanitaire qui intervient pour former et équiper les personnes en  Afrique subsaharienne et à Madagascar
  • s’il ne fonctionne plus nous le recyclerons.

L’hypertension est l’affaire de tous puisque 10 millions de personnes sont hypertendues en France et 5 millions ne sont ni dépistées et ni contrôlées. Les applications suiviHTA et depistHTA mises à disposition gratuitement par la Fondation Hypertension permettent de bien utiliser un tensiomètre à domicile et de recevoir des conseils adaptés. J’ai d’ailleurs moi même incité plusieurs de mes proches à télécharger ces applications.

Pour réaliser la mesure de tension, il est nécessaire d’avoir un tensiomètre électronique à son domicile. Chez Spengler, avec l’aide de la Fondation, nous travaillons et développons des tensiomètres électroniques de nouvelle génération capables de répondre aussi bien aux besoins du professionnel de santé que celui du grand public.