L’enquête FLAHS 2022 a porté sur plusieurs thèmes : médicaments de la prévention,
autotest de tension, sommeil, activité sportive…
Les diaporamas des études FLAHS (2002-2022) sont envoyés sur demande aux mécènes de la Fondation Hypertension.
Les chiffres clés de l’enquête FLAHS 2022 sont disponibles sous forme de mosaïque :
Gérard Gertner, Axis TV : Où en est-on des fameuses études FLAHS ?
Alors en fait effectivement commençons par FLAHS : cet acronyme je l’ai inventé avec Jean-Jacques Mourad il y a 20 ans. French League Against Hypertension Survey. Alors on avait voulu faire de l’anglais n’est-ce pas, et en fait il faut le prononcer « flass » mais moi j’ai toujours pensé que c’était plus amusant en disant « flach ». Cette année c’est les 20 ans de FLAHS : depuis 20 ans, tous les deux ans on a, au Comité de lutte et à la Fondation Hypertension, investi pour avoir une photographie de la population des hypertendus soignés en France métropolitaine. Ça s’est restreint à ça, on ne fait pas les DOM-TOM, c’est dommage parce qu’il y a beaucoup de choses très différentes dans la prise en charge dans d’autres territoires ! Mais en tous cas, en France métropolitaine, on a pu suivre, très régulièrement, par exemple le pourcentage des gens qui prenaient un médicament antihypertenseur.
Quelles sont vos sources ?
C’est un sondage qui est fait avec des instituts de sondage. On a été avec la Sofres médical, maintenant ils s’appellent Cerner. Depuis 20 ans : je suis, la Fondation, le plus vieux client de Sofres médical qui a depuis été racheté. Mais j’aimerais vous dire un seul chiffre : on a pu montrer que, entre 2002 et 2010, le nombre des gens soignés contre l’hypertension artérielle augmentait dans la population, c’était normal : la population grandissait et depuis 2010, ce nombre diminue. Il y a eu une diminution et depuis 2 ou 4 ans, en 2020 et 2022, on est maintenant stabilisé. Mais on a perdu plusieurs millions de gens.
C’est dû à quoi ?
Alors il y a dix raisons à cela, il faudra que vous me réinvitiez, je vous les détaillerai ou que vous lisiez les articles.
Il y a peut-être une raison principale ?
Une raison principale c’est que la prévention maintenant n’est plus du tout à la mode : les patients ne veulent plus avoir un médicament, ils veulent des mesures non médicamenteuses. Ils pensent que s’ils font du sport – on leur dit à la télévision ! – ils vont pouvoir soigner leur hypertension. Alors c’est vrai que ça marche, un peu, mais les gens ne veulent plus de médicaments et les médecins suivent quand même ce que les patients veulent faire. Alors on n’a pas été aidé par les partenaires, l’industrie pharmaceutique n’a plus de nouveaux médicaments dans l’hypertension. Il y a un renouveau.
Oui, ça revient là ?
Il y a un renouveau mais on a vécu vraiment une période très basse. Mais ce n’est pas limité à la France. C’est exactement la même chose aux USA. Des études NAHNES, qui sont les mêmes types d’études que les enquêtes FLAHS, un suivi régulier, ont montré que depuis 2010 il y a une diminution. Mais aux États-Unis c’est très différent : ce sont les communautés fragiles sur le plan économique qui ont un accès aux soins qui est devenu impossible aux États-Unis, c’est très cher. C’est pas notre cas en France : c’est gratuit … mais non, les gens ne veulent pas les traitements. Et s’ils ne veulent pas de traitements, malheureusement ils feront les accidents vasculaires cérébraux. J’en suis triste parce que ce qui se passe aujourd’hui c’est qu’on prévoit ce qui va se faire dans 10 ans : on le sait, les gens vont faire les complications. Il faut qu’on continue à se battre pour les convaincre que les traitements ça les protège !
Vous êtes un vrai combattant !
Chez les hypertendus traités, il est observé que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une pression artérielle élevée. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir une fréquence cardiaque élevée. Chez 1350 sujets, un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. L’autotest de la tension consiste à réaliser avec un tensiomètre automatique, 3 mesures de la tension et de la fréquence cardiaque en position assise, sans changer le côté du tensiomètre, avec 1 minute entre chaque mesure.
La moyenne des 3 valeurs de la tension SYStolique et de la tension DIAstolique et de la fréquence cardiaque (PULSE) ont été calculées chez 676 sujets âgés de 35 et plus comportant 353 hommes et 323 femmes.
La prévalence d’une PAS ≥ 120 mmHg était de 80% chez les hommes et de 73% chez les femmes (p<0,01).
La prévalence d’une PAD ≥ 80 mmHg était de 39% chez les hommes et de 30% chez les femmes (p<0,01).
La prévalence d’une FC ≥ 66 battements/min était de 69% chez les hommes et de 84% chez les femmes (p<0,01).
En conclusion, chez les hypertendus traités, il est observé que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une pression artérielle élevée. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir une fréquence cardiaque élevée.
Chez les hypertendus traités par antihypertenseur, la fréquence cardiaque n’est pas en relation avec le niveau de la pression artérielle mais avec d’autres facteurs qui sont associés au genre (taille, poids, médicaments prescrits…). Ce résultat a déjà été décrit dans d’autres populations et dans d’autres enquêtes FLAHS.
En France en 2022, 44 % des hypertendus traités par antihypertenseur avaient un seul médicament. Les experts internationaux recommandent pourtant l’usage de deux médicaments pour tous les hypertendus. en savoir plus
En 2022, des insomnies fréquentes sont déclarées par 23,4 % des hypertendus traités et par 19,6 % des sujets non hypertendus traités. Une apnée du sommeil est traitée chez 11% des hypertendus traités et chez 3,4% des sujets non hypertendus traités.
L’étude FLAHS 2022 a été réalisée en France métropolitaine en juillet 2022 chez des sujets âgés de 35 ans et plus. Des réponses à un questionnaire papier ont été obtenus auprès de 1302 sujets déclarant prendre des médicaments antihypertenseurs et chez 3310 sujets ne prenant pas d’antihypertenseurs.
Une analyse sur la fréquence des pathologies du sommeil a été effectuée en prenant comme variable de tri le genre.
Les résultats indiquent que des épisodes d’insomnie sont déclarés par 23,4 % des hypertendus traités et par 19,6 % des sujets non hypertendus traités.
L’insomnie est plus fréquente chez la femme et la fréquence la plus élevée est notée chez les femmes traitées par antihypertenseurs (28 %).
Une apnée du sommeil est traitée chez 11 % des sujets sous antihypertenseurs et chez 3,4 % des sujets non traités par antihypertenseur.
L’apnée du sommeil traitée est plus fréquente chez les hommes et la fréquence la plus élevée est notée chez les hommes traités par antihypertenseurs (13,8 %).
La différence est de +5,8 mmHg pour la pression systolique et de +4,8 mmHg pour la pression diastolique à la consultation.
De nombreuses études ont montré que le niveau de tension était différent selon la saison.
Une publication récente qui regroupe toutes les études réalisées sur ce thème permet d’analyser 28 études qui ont effectué des mesures de la tension chez les mêmes sujets pendant l’hiver et pendant l’été.
Pour en savoir plus sur ce sujet passionnant, lire l’article publié dans J Hypertens. 2020 May;38(5):791-798
En 2022, 59% des sujets traités contre l’hypertension en France métropolitaine ont déclaré posséder un tensiomètre automatique alors qu’ils étaient 25% en 2004 et 43% en 2009.
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Dans FLAHS 2022, 27,9 % des sondés ont déclaré prendre actuellement au moins 1 médicament antihypertenseur. Ce pourcentage était de 9,2 % chez les sujets âgés de 35 à 54 ans, de 34,4 % chez ceux âgés de 55 à 74 ans et de 62,3 % chez ceux âgés de 75 ans et plus.
Chez les hommes âgés de 35 ans et plus 30,1 % déclarent prendre au moins 1 antihypertenseur et ce pourcentage est de 26 % chez les femmes (la différence est statistiquement significative).
Les médicaments antihypertenseurs prescrits chez les femmes sont différents de ceux prescrits chez les hommes :
Lorsque la tension a été évaluée par automesure, une pression SYStolique < 135 mmHg en moyenne a été notée chez 66,3 % de la population traitée par au moins 1 médicament antihypertenseur. Ce pourcentage était de 64,3 % chez les hommes et de 68,5 % chez les femmes.
Une « tension blouse blanche » concerne 55 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 50 % des 35-64 ans.
Chez 1350 sujets, un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. L’autotest de la tension consiste à réaliser avec un tensiomètre automatique, 3 mesures de la tension en position assise, sans changer le côté du tensiomètre, avec 1 minute entre chaque mesure.
Trois valeurs de la tension SYStolique et de la tension DIAstolique ont été obtenues chez 812 sujets âgés de 35 à 69 ans et chez 497 âgés de 70 ans et plus.
Lorsque la troisième mesure était plus basse que la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension blouse blanche ». Lorsque la troisième mesure était comparable à la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension stable ». Lorsque la troisième mesure était plus haute que la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension masquée ».
Une « tension blouse blanche » pour la SYStolique a concerné 55 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 50 % des 35-64 ans.
Une « tension blouse blanche » pour la DIAstolique a concerné 55 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 35 % des 35-64 ans.
Une « tension masquée » pour la SYStolique a concerné 15 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 15 % des 35-64 ans.
Une « tension masquée » pour la DIAstolique a concerné 20 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 15 % des 35-64 ans.
Les résultats montrent que, lorsque un tensiomètre automatique est utilisé, il faut mesurer 3 fois de suite la tension car une seule mesure de la tension surestime ou sous-estime la tension dans 65 à 70 % des cas.
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Chez 1350 sujets, un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. L’autotest de la tension consiste à réaliser avec un tensiomètre automatique, 3 mesures de la tension et de la fréquence cardiaque en position assise, sans changer le côté du tensiomètre, avec 1 minute entre chaque mesure.
La moyenne des 3 valeurs de la tension SYStolique et de la tension DIAstolique et de la fréquence cardiaque (PULSE) ont été calculées chez 676 sujets âgés de 35 et plus comportant 353 hommes et 323 femmes.
La prévalence d’une PAS ≥ 120 mmHg était de 80% chez les hommes et de 73% chez les femmes (p<0,01).
La prévalence d’une PAD ≥ 80 mmHg était de 39% chez les hommes et de 30% chez les femmes (p<0,01).
La prévalence d’une FC ≥ 66 battements/min était de 69% chez les hommes et de 84% chez les femmes (p<0,01).
En conclusion, chez les hypertendus traités, il est observé que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une pression artérielle élevée. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir une fréquence cardiaque élevée.
Chez les hypertendus traités par antihypertenseur, la fréquence cardiaque n’est pas en relation avec le niveau de la pression artérielle mais avec d’autres facteurs qui sont associés au genre (taille, poids, médicaments prescrits…). Ce résultat a déjà été décrit dans d’autres populations et dans d’autres enquêtes FLAHS.
En 2018 en France métropolitaine, une hypotension concerne 7% des adultes et 3% des sujets traités par antihypertenseurs.
En 2010 en France métropolitaine, dans la population des 35 ans et +, 19 % des hypertendus
traités et 8 % des sujets sans traitement pour l’HTA déclaraient avoir au moins un trouble
sérieux de la vision (cataracte, glaucome, cécité). Chez les 75 ans et +, ces maladies étaient
déclarées chez 34 % sujets avec HTA traitée et chez et 32 % des sujets sans HTA.
En France en 2020, les hypertendus ayant une HTA systolique étaient 19 % mais ce pourcentage était de 27 % chez les sujets âgés de 75 ans et plus.
En 2020, les hypertendus qui utilisaient l’automesure sur 3 jours pour surveiller leur tension étaient 72 % à avoir une moyenne à moins de 135/85.
Chez les hypertendus, un diabète est observé chez 20 % des patients. Chez les diabétiques, l’hypertension concerne 70 % des patients.
En France l’hypertension diastolique isolée concerne 5% de la population mais 8% avant 55 ans et 1% après 75 ans.
En France en 2020, 54 % des hypertendus étaient traités avec un seul médicament antihypertenseur.
En France métropolitaine, 6,4 millions de sujets âgés de 55 ans et plus ont une tension élevée en autodépistage.
26 % des femmes et 18 % des hommes ont une SYS <120 et DIA >80 lorsque la tension est mesurée par auto-dépistage avec un tensiomètre automatique au domicile.
1 % des sujets avec une hypertension traitée déclare utiliser une application dédiée à la prise en charge de la tension.
50 % des sujets hypertendus traités déclarent posséder un tensiomètre à domicile : une surveillance de la tension par automesure est donc réalisable par 5 millions de personnes.
Avec un diagnostic par automesure, 16 % d’hypertension non prise en charge et 37 % d’hypertendus traités ne sont pas contrôlés.
16 % des hypertendus ont pratiqué la téléconsultation pendant le confinement du printemps 2020.