Tension et femmes - Fondation HTA

Tension chez les femmes

 

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Le conseil du Président

« Il faut rassurer les femmes ayant eu un cancer du sein : la mesure de leur tension peut s’effectuer, sans aucun risque, avec un brassard placé sur le bras du même côté que celui de l’opération.»

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Auteur : Pr Xavier Girerd, Président de la Fondation de Recherche sur l’hypertension artérielle et cardiologue à l’Assistance Publique à Paris.

Dans ce numéro d’infos@tension, je souhaite rassurer les femmes ayant eu un cancer du sein sur le fait que la mesure de leur tension peut s’effectuer, sans aucun risque, avec un brassard placé sur le bras du même côté que celui de l’opération.

Après le traitement d’un cancer du sein ayant comporté une chirurgie partielle ou complète beaucoup de femmes pensent que la mesure de leur tension ne doit pas être effectuée sur le bras du même côté que l’opération.

Leur crainte est de voir apparaître un «gros bras» par lymphœdème.
Pour répondre à cette question, des études scientifiques récentes ont suivi plusieurs milliers des femmes ayant été opérée du sein pour un cancer. Leur surveillance a comporté la mesure régulière de la taille de leur bras afin de dépister l’apparition d’un lymphœdème.

La bonne nouvelle apportée par ces études est que la mesure de la tension avec un brassard positionné du côté du bras opéré n’a jamais été la cause d’apparition d’un lymphœdème.

Le risque de voir apparaître un gros bras augmente chez les femmes ayant eu, en plus de la chirurgie du sein, une résection des ganglions axillaires, une radiothérapie sur la région des ganglions axillaires, une infection cutanée sévère.

Un surpoids était aussi un facteur favorisant.

Autre bonne nouvelle, la réalisation de prises de sang sur le bras du côté opéré n’a pas augmenté le risque de lymphœdème.
Aujourd’hui, mon conseil à toutes les femmes qui ont eu un cancer du sein, est de ne pas s’inquiéter lorsque la mesure de la tension est réalisée sur le bras du même côté que celui de l’opération.

 

LE CHIFFRE FLAHS

26 % des femmes et 18 % des hommes ont une SYS <120 et DIA >80 lorsque la tension est mesurée par auto-dépistage avec un tensiomètre automatique au domicile.

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L’enquête FLAHS 2020 a été réalisée en juillet 2020 par un auto-questionnaire envoyé à 6 000 individus âgés de 35 ans et plus, issus de la base de sondage permanente Métascope de Kantar Health. Une représentativité des résultats pour la population française métropolitaine a été assurée par redressement statistique des données.

Dans FLAHS 2019, 29% des femmes et 18% des hommes ont une SYS <120 et DIA < 80 lorsque la tension est mesurée par auto-dépistage avec un tensiomètre automatique au domicile.
Les hypertendus traités par antihypertenseurs sont 5,1 millions de sexe masculin et 5,5 millions de sexe féminin.

Il existe des différences dans la prise en charge de l’hypertension en France entre les hommes et le femmes. Les femmes sont mieux soignées que les hommes.

Pour consulter tous les résultats des études FLAHS, rendez-vous à la rubrique Enquêtes FLAHS.

 

L’INFO RECHERCHE

Aux USA, le risque d’AVC lié à la pression systolique est plus important chez les femmes.

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Auteur : Dr MC Wimart, membre du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle

Voici les résultats d’une recherche épidémiologique effectuée sur 30 000 sujets suivis aux USA pendant une durée moyenne de 28 ans.

L’analyse effectuée porte sur la différence entre les hommes et les femmes concernant la valeur de la pression systolique à partir de laquelle le risque d’une complications cardiovasculaire survient.
Les résultats indiquent que pour l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC), l’infarctus du myocarde et l’insuffisance cardiaque, le chiffre de la Pression Systolique qui donne l’alerte est plus bas chez les femmes.
Ainsi pour l’AVC et pour l’infarctus du myocarde, la pression systolique à partir de laquelle le risque augmente significativement, par comparaison aux sujets avec une systolique à 100, est de 120-129 chez la femme et de 150-159 chez l’homme.

Pour l’ensemble des maladies cardio-vasculaires survenant chez les femmes, le rôle défavorable de l’élévation de la pression artérielle est plus marqué chez celles âgées de moins de 52 ans.
Enfin, pour la même valeur de pression systolique de 160 le risque d’AVC est multiplié par 4 chez le femme mais multiplié par 2 chez l’homme.
Cette étude confirme que le risque de maladies cardiovasculaires, et particulièrement d’AVC, est observé pour des valeurs plus basses de la pression systolique chez les femmes.
La prise en compte de cette réalité épidémiologique devrait faire envisager une définition de l’Hypertension artérielle différente chez les femmes et chez les hommes.

Pour obtenir tous les détails de cette étude, lisez l’article original publié dans Circulation en février 2021.

 

L’INVITÉ : Pr Claire Mounier-Vehier

Cofondatrice de «Agir pour le cœur des femmes», elle rappelle l’importance de la surveillance de la tension à chaque étape de la vie féminine.

Professeur Claire Mounier-Vehier, vous êtes cardiologue et cofondatrice du fonds de dotation Agir pour le Coeur des Femmes, quel est votre conseil concernant l’hypertension chez la femme ?

C’est très important de mesurer la pression artérielle chez la femme aux trois phases clés de sa vie hormonale, c’est-à-dire :

  • avant la première contraception pour éviter la prescription d’oestrogènes de synthèse dans les contraceptions combinées car une femme hypertendue ne peut se voir prescrire ce type de contraception, mais également dans le suivi de la contraception car cette hypertension sous oestrogènes de synthèse peut apparaître dès la première année mais parfois des années plus tard
  • la deuxième phase importante de dépistage de l’hypertension chez la femme, c’est la grossesse. Aujourd’hui, on a des grossesses de plus en plus tardives, après 35 ans, par conséquent c’est important quand il y a un désir de grossesse de vérifier en amont que ces femmes ont des chiffres tensionnels normaux. Pendant la grossesse, on mesure la pression artérielle chaque mois, mais dans l’idéal, il faudrait que les futures mamans puissent faire un relevé d’automesure à domicile comme le préconise la Fondation HTA. On a aussi le cas de figure des femmes qui sont déjà hypertendues connues, c’est important que le médecin traitant demande à la femme si elle a un souhait de grossesse car il y a certains médicaments antihypertenseurs qui sont contre-indiqués pendant la grossesse.
  • la dernière étape clé de dépistage chez la femme, c’est au moment de la périménopause, donc au moment où les cycles se raccourcissent et/ou se rallongent, ce qu’on appelle la préménopause, où ces femmes prennent du poids sournoisement si elles font pas attention à leur alimentation et si elles sont sédentaires, et bien c’est important de dépister dès quarante ans la pression artérielle, à chaque consultation et, en cas de chiffres tensionnels douteux, limites, de proposer une automesure tensionnelle. Mais dans l’idéal c’est promouvoir l’autodépistage de la pression artérielle avant chaque consultation médicale quand on approche de la ménopause. Puis une fois la ménopause installée, il faut savoir que être hypertendu chronique c’est : 1 femme sur 2 à 50 ans, 6 femmes sur 10 à 60 ans, 7 femmes sur 10 à 70 ans, 8 femmes sur 10 à 80 ans… donc c’est important de savoir que ces femmes, si elles n’ont pas fait de complications et qu’elles ont des symptômes climatériques de la ménopause, si l’hypertension est bien contrôlée et non compliquée, ce n’est pas une contre-indication à l’instauration d’un traitement hormonal par voie transdermique.

Toutes ces informations-là, on les a retranscrites pour faire un consensus : HTA et grossesse, HTA hormones et femmes, où on fait finalement des recommandations très simples de prise en charge et suffisamment simples pour que les femmes qui vont les lire puissent les comprendre.

Pouvez-vous témoigner sur les actions de la FRHTA pour le dépistage de l’hypertension ?

Alors la Fondation de recherche pour l’hypertension a initié de très belles campagnes pour mieux faire connaître l’hypertension et comment impliquer le citoyen et la citoyenne finalement dans son dépistage ou partenariat avec son médecin traitant.

Si une personne, qu’elle soit déjà hypertendue ou pas, fait un relevé d’automesure tensionnelle selon la règle des trois mesures, et bien ça prépare la consultation. Dans la population générale, on sait qu’on a une personne sur deux qui ne se sait pas hypertendue d’où la campagne depistHTA à laquelle nous adhérons énormément avec le fonds de dotation Agir pour le Coeur des Femmes, où finalement on incite les Françaises et les Français à acheter un appareil d’automesure, de préférence au bras, et à se dépister au moins une fois par an la pression artérielle, dépister l’hypertension avant de consulter le médecin traitant ou le gynéco pour les fermes. La deuxième campagne qui est excellente et bien c’est mon suivi d’hypertension donc impliquer la femme dans la prise de pression artérielle tous les trois mois et être un petit peu en alerte si la pression artérielle venait à se déstabiliser.

Donc ces deux campagnes sont totalement synergiques, sont extrêmement claires, extrêmement didactiques et finalement c’est bravo la Fondation de recherche pour l’hypertension artérielle !