Hypertension et vacances - Fondation HTA

hypertension en vacances

Comment gérer les périodes de forte chaleur et de canicule?

Pr Xavier GIRERD et Pr Boris HANSEL

Boris Hansel : On est en plein mois de juillet, période de chaleur, de canicule : comment vivre au mieux cette période tout en protégeant sa santé ? Est-ce que réellement, à tout âge, on peut avoir des problèmes de santé liés à la chaleur, en particulier dans ces périodes un peu chaudes d’été ?

Xavier Girerd : La réponse est que ça dépend de ce que l’on fait. Plus que l’âge au fond, c’est le type d’activité, la condition, l’état de santé dans lequel on est. Je pense que tous les messages grand public sont très inadaptés à la situation de chacun. Il ne faut pas croire tout ce qu’on écoute, il faut essayer de se regarder le nombril, se demander ce que l’on a comme maladie, comme traitement, ce que l’on veut faire comme activité… Est-ce qu’on peut préserver sa santé ? La chaleur est une agression, donc non on ne préserve pas sa santé avec la chaleur ! On peut essayer d’éviter d’aggraver et éviter d’avoir des complications. La complication la plus terrible étant la mort parce qu’on sait que la chaleur peut provoquer la mort.

BH : Le message important c’est de dire que ce n’est pas tellement l’âge, pas uniquement l’âge qui est à prendre en compte, c’est la situation dans laquelle on est. Vous êtes cardiologue, hypertensiologue : si quelqu’un a, par exemple un traitement antihypertenseur à 40 ans, ou 50 ans, déjà un traitement antihypertenseur compliqué, la chaleur peut être un facteur de risque de de problèmes, et aussi bien que quand on a 80 ans si on n pas de traitement antihypertenseur ?

XG : il va falloir parler des médicaments, des traitements mais il y a aussi des traitements pour l’hypertension qui sont dits « naturels » mais attention le sport peut être très dangereux quand il fait chaud, l’alimentation, la façon dont s’alimente, boire trop par exemple !

BH : Quel est le premier conseil quand il fait chaud ? On entend parfois dire qu’il faut boire beaucoup, qu’il faut davantage s’hydrater. Vous avez un premier message absolument essentiel à nous passer ?

XG : c’est typiquement le message grand public depuis la canicule de 2003 ! Toute cette histoire a commencé en 2003. En 2003, il y a 15 000, 20 000 morts en quelques jours, cela a traumatisé tout le monde et en particulier les médecins parce qu’on a vu des patients décéder alors qu’ils n’auraient pas du tout dû décéder. Mais quand on a pris un peu de recul et qu’on s’est demandé de quoi étaient-ils morts, l’idée numéro 1 a été de se dire qu’ils sont morts parce qu’ils étaient déshydratés. Mais pas du tout : ils sont morts parce qu’ils se sont trop hydratés. C’était très paradoxal.

BH : c’est un message absolument majeur : ne pas boire suffisamment est un problème, mais boire trop est aussi un problème. On va vous donner précisément la conduite à tenir. Comment est-il possible que boire trop soit dangereux quand il fait chaud ?

XG : ce n’est pas l’endroit pour l’expliquer, la régulation de la boisson, l’eau qu’on absorbe sont des mécanismes très complexes. Nous sommes faits de 80 % d’eau, peut-être 75 % d’eau. Nous ne sommes que de l’eau avec un petit peu de matière solide ! Mais pour que l’eau rentre dans nos cellules, il faut qu’elle soit aidée par des ions et c’est le fameux sel, le sodium dont tout le monde pense qu’il est mauvais pour la santé. C’est en fait indispensable. Si on prend de l’eau et qu’il n’y a pas de sel dans l’alimentation par ailleurs – parce boire de l’eau salée n’est pas très agréable et pas du tout désaltérant, donc il faut donc manger du sel avec de l’eau – s’il y a un déséquilibre entre les apports d’eau, le volume que l’on prend et les quantités : on va noyer son sel.

BH : En clair, le problème est si l’on apporte trop d’eau, par exemple eau du robinet ou eau minérale, et qu’en même temps on ne mange pas assez de sel. Attention : il ne faut pas se bourrer de sel quand il fait très chaud !

XG : Si vous devez faire la traversée du Sahara, je vous conseille de prendre de l’eau mais je vous conseille de prendre du sel, des pastilles de sel, sinon vous ne pourrez pas faire rentrer l’eau dans votre organisme !

BH : très concrètement combien d’eau faut-il boire quand il fait 30, 35, 38° ?

XG : il n’y a absolument pas de règle générale, c’est vraiment un moment où il faut faire de l’introspection : ça dépend de son âge, de son poids, des maladies qu’on a. Si vous êtes en bonne santé, quand on est vraiment déshydraté, le premier signe de la déshydratation c’est la soif. Sauf qu’aux extrêmes de la vie, par exemple très âgé, très jeune, on n’a pas la même perception de la soif. Il faut laisser l’organisme, la nature faire bien les choses : la très grande majorité des gens sont en bonne santé vis-à-vis de ce paramètre, qui est celui de la sensation de soif, c’est pourquoi les messages grand public. Les gens très âgés qui sont dans les EPHAD, qui sont paralysés, qui ne peuvent même pas boire, il faut les aider. La quantité n’a pas d’importance !

BH : premier cas, je suis en bonne santé, je sens la soif, je bois à ma soif ni plus ni moins, je ne me force pas à boire 1,5 L ou 2 L. Deuxième situation : je suis une personne très âgée, très malade ?

XG : typiquement la personne en EPHAD, jusqu’en 2003 le message était de les faire boire. Depuis 2003, il y a eu beaucoup d’investissement pour que dans chaque EPHAD il y ait une pièce réfrigérée et pour tous ceux qui travaillent avec les gens en handicap, qu’ils soient âgés ou pas âgés, quand la canicule arrive, pendant la journée, le matin, on emmène tout le monde dans la chambre réfrigérée. Le vrai message n’est pas «  boire beaucoup » mais quand il fait chaud c’est « aller dans des endroits où il fait moins chaud ».

BH :  c’est extrêmement original par rapport à ce qu’on lit partout. Ici, au lieu de dire buvez au moins 1,5 L, 2L, 3 L par jour, on vous dit « buvez à votre soif » et le plus important pour éviter les conséquences de la canicule, c’est de se rafraîchir, aller dans une pièce froide. Est-ce qu’il y a d’autres moyens de se rafraichir ?

XG : essayer de faire le maximum : faire un tour dans une voiture où il y a la clim, ce n’est pas écologique, aller dans un endroit rafraîchi : une salle de cinéma, un centre où il y a du rafraîchissement. Je connais un truc qui m’a été enseigné par un professeur de santé publique de Marseille. En 2003, on parlait de la canicule, des moyens, il m’a raconté un moyen que les gens à Marseille connaissent très bien pour se rafraîchir quand il fait très chaud : on prend une bassine, on la remplit d’eau fraîche – mais pas d’eau froide – on relève ses manches et on met les mains, si possible les avant-bras, dans la bassine pendant 5 minutes. Le rafraîchissement est instantané, vous pouvez le faire avec les pieds. De l’eau fraîche, mais pas de l’eau glacée, ça permet de faire des échanges thermiques parce que les mains, les extrémités c’est ce qui a le plus froid quand il fait froid. On avait fait une émission sur le froid et bien quand il fait chaud c’est pareil : ça se refroidit par là. C’est un moyen de rafraîchissement très simple qui existe depuis la nuit des temps !

BH : le conseil est très clair, plutôt que de s’hyperhydrater, il faut se rafraichir ! Le brumisateur, est-ce une bonne idée ?

XG : oui le brumisateur est excellent, tous les petits moyens qu’on voit maintenant : le ventilateur devant un linge humidifié, c’est très bien. Il faut rafraîchir l’atmosphère, il y a plein de moyens, tout le monde a son truc.

BH : est-ce que est-ce que manger de la glace est une bonne idée, parce que là on va se rafraîchir par l’intérieur ?

XG : non ! Ce n’est pas ce que les expert du chaud racontent.

BH : ça fait du bien de manger une bonne glace quand il fait chaud.

XG : oui mais la glace c’est sucré, c’est gras, on peut avoir des problèmes de santé.

BH : Ça peut être contreproductif parce qu’on fait entrer du froid à l’intérieur, comme quand on dit de boire très glacé, en fait au lieu d’aider à évacuer la chaleur (parce que c’est le but : évacuer la chaleur pour éviter que le corps se mette en surchauffe), on va attirer la chaleur à l’intérieur du corps. On va pas contre-indiquer, on va pas interdire de manger, ça fait toujours plaisir

XG :  Boris, pour préparer l’émission, on a eu un échange téléphonique et vous m’avez donné un truc que je ne connaissais pas, j’aimerais que vous le racontiez : que font les Touaregs quand ils traversent le désert ?

BH :  d’abord ils boivent du thé, tiède ou chaud, c’est ce qui va aider à extérioriser la chaleur parce qu’il va y avoir un gradient entre l’intérieur et l’extérieur et la chaleur va sortir du corps et deuxièmement – c’est quelque chose que j’ai lu, je ne sais pas si c’est vrai – ils ont des habits, des tuniques, qui vont favoriser une sorte de courant d’air entre le corps et la tunique, semble-t-il que ça les aide à mieux vivre la chaleur.

XG : des vêtements amples, c’est un point important. Faut-il se dévêtir quand il fait chaud ? non, il faut être vêtu. Il faut se méfier du soleil et se vêtir de vêtements amples. Il y a donc une tradition que vous m’avez apprise sur les vêtements des Touaregs. Dans tous les pays chauds, on met des vêtements amples pour créer du courant d’air sur la peau. Je n’ai pas beaucoup de compétence là-dessus mais vous en avez peut-être comme endocrinologue, j’aimerais qu’on puisse réhabiliter la transpiration.

BH : la transpiration est nécessaire car elle permet au corps d’évacuer la chaleur. Si on ne transpire pas, on n’évacue pas la chaleur, on la garde à l’intérieur et on risque la surchauffe. Attention, il y a ce qu’on appelle le « coup de chaleur » qui risque d’arriver si jamais le corps surchauffe, un peu comme un moteur de voiture surchauffe. Que faire en cas d’insuffisance rénale où on demande de limiter l’apport en sel et en cas d’insuffisance cardiaque, on dit aussi qu’il faut limiter l’apport en sel pour éviter que ça gonfle, éviter les œdèmes, la rétention d’eau et de sel ?

XG : un patient qui a l’insuffisance rénale, il a des médicaments contre l’hypertension artérielle en règle générale, qui sont d’ailleurs les mêmes médicaments qu’on donne dans l’insuffisance cardiaque, en particulier les médicaments diurétiques, les médicaments IEC (ceux qui se terminent par -pril) ou les sartan. La gestion de ces traitements est très importante.

BH : Plus de la moitié de la population de plus de 50 ans a une hypertension artérielle et est donc traitée en principe par un traitement antihypertenseur. Pour ces personnes-là, il y a des messages fondamentaux à délivrer : que faire en cas de chaleur si l’on a un traitement antihypertenseur ?

XG : Le traitement antihypertenseur est d’abord protecteur. Il y a peut-être des situations où l’on doit arrêter le traitement mais ce message est difficile à manier en communication grand public parce que si on dit « arrêtez vos traitements », les gens vont l’arrêter mais il ne faut pas oublier de le reprendre.

BH : vous allez nous donner quelques conseils précis : pourquoi faudrait-il arrêter les traitement antihypertenseurs ?

XG : j’aimerais d’abord dire qu’il faut absolument les reprendre dès que le coup de chaleur est passé, parce que c’est pas « arrêtez vos traitement ad vitam, je suis guéri », ce serait un très mauvais conseil à entendre !

BH : alors pourquoi faut-il modifier éventuellement ses traitements antihypertenseurs pendant la canicule ?

XG : on est au cœur du mécanisme complexe pour lequel le message grand public était de dire « si vous avez des traitements et qu’il fait chaud, allez voir votre médecin ». Je ne suis pas du tout d’accord avec ces messages-là aujourd’hui.

BH : c’était peut-être vrai il y a quelques années quand on avait des médecins disponibles tous les jours et à toute heure !

XG : aujourd’hui, il ne faut pas téléphoner pour prendre un rendez-vous s’il y a un coup de chaleur, non il va falloir vous débrouiller un peu tout seul et moi je vais vous donner quelques trucs. Le premier c’est de regarder sur sa liste de médicaments quel médicament on prend. Ce que je vais vous dire là concerne certains médicaments mais pas tous. Les médicaments de la catégorie des diurétiques, je ne peux pas vous donner toute la liste, il n’y en a pas beaucoup maintenant les médicaments diurétiques. Il y en a beaucoup plus dans la catégorie des IEC. Ils se terminent par -pril. Les 2 plus fréquents prescrits en France c’est ramipril et périndopril. Et puis il y a les médicaments qui se terminent par -sartan. Il y en a beaucoup plus mais ils sont faciles à reconnaître, c’est facile. Si vous avez ces médicaments-là, vous êtes intéressés peut-être par ce que je vais vous dire.

BH : je vous coupe une seconde parce qu’il faut nous écouter jusqu’au bout. Vous avez ici non pas un avis isolé mais l’avis d’un professeur de l’hypertension artérielle. écoutez toiut : on n’arrête pas tout, on n’arrête pas n’importe comment et on n’arrête pas pendant longtemps !

XG : donc premièrement il faut reconnaître si on a un diurétique, un médicament IEC ou un sartan. La deuxième chose c’est qu’il faut savoir dans quelle situation on est : est-on un patient avec de l’hypertension qui est en bonne santé grâce au traitement de l’hypertension, on n’a pas fait de complication ? Ou alors est-on quelqu’un qui a déjà fait une complication de l’hypertension ? Il y a quand même 25 % de gens qui sont soignés pour hypertension qui ont déjà fait soit un AVC soit une maladie cardiaque, un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, ou ceux qui ont – plus rarement parce c’est quand même heureusement une maladie assez rare – une insuffisance rénale chronique. Si vous êtes dans cette catégorie des patients dit « à risque » vous allez peut-être continuer à m’écouter mais si vous êtes dans la catégorie des patients standard je vous dis n’arrêtez pas vos traitements antihypertenseurs. Sauf une situation : vous êtes très fatigué, vous avez perdu 10 % de votre poids. 10 % si vous êtes à 100 kg c’est-à-dire vous êtes à 90, et si vous pesez 60 kg ça veut dire que vous êtes à 54. Il faut avoir perdu vraiment beaucoup de poids, deuxième situation. Troisième situation : vous avez la tête qui tourne dès que vous changez de position. Dans ce cas-là, mesurez votre pression artérielle avec les fameux tensiomètres. Ce n’est pas la peine d’aller chez le médecin, vous pouvez peut-être aller chez le pharmacien s’il veut bien vous la mesurer, mais mesurez votre tension. Si votre tension est à 100 pour le chiffre du haut, ou moins, à ce moment-là vous allez arrêter les traitements le temps de faire passer la vague de chaleur.

BH : tout ce qu’on vous dit là, bien évidemment, concerne les personnes qui sont en mesure de surveiller leur tension artérielle, qui sont en mesure d’avoir bien identifié leurs traitements et qui n’ont pas un accès facile, immédiat, à leur médecin traitant. On n’est pas en train de vous dire de faire n’importe quoi et d’aller contre l’avis de votre médecin. Votre médecin reste votre interlocuteur privilégié mais c’est vrai que pendant l’été, il y a des réflexes à acquérir et c’est pour ça qu’on vous donne ces réflexes.

XG : les diurétiques, les médicaments qui se terminent par -pril et les sartan. Et si on a ces maladies qui sont les complications de l’hypertension, on est dit un patient « à risque » de faire des hypotensions ou des déshydratations.

BH : L’idée est d’éviter pendant cette période aigue de 3 jours, 4 jours, une chute de tension, un malaise qui nous amènerait à l’hôpital.

XG : plus qu’une chute de tension, c’est ce qu’on appelle une déshydratation qui est une complication très préoccupante chez les patients à risque. Mais chez tous les autres hypertendus qui sont sous diurétiques, sous -pril, sous sartan, on continue son traitement normalement.

BH : merci pour ce point qui est important pour les gens concernés et pour leur entourage. On a parlé du coup de chaleur tout à l’heure, qu’est-ce que c’est ce fameux « coup de chaleur » ?

XG : j’aimerais faire un petite historique rapidement. 2003 est un grand traumatisme pour un pays comme la France, les médecins sont très interloqués, il y a des milliers de gens qui sont morts parce qu’il a fait, pendant 8 jours, plus de 25° la nuit. C’est la canicule : la température ne baisse pas la nuit. Il faut se rafraîchir la nuit, il faut essayer de dormir dans une pièce fraîche. Si pendant la journée il fait chaud, il fait chaud, mais il faut essayer de dormir parce que si on ne dort pas, qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qui s’est passé ? On s’est rendu compte que ces gens-là ne mouraient pas de déshydratation mais ils mouraient d’hyponatrémie, on en a parlé tout à l’heure de ce mécanisme complexe.

BH : lié à l’hyperhydratation.

XG : on sait que ces patients, le plus souvent âgés, des gens fragiles, il faut les mettre dans une atmosphère rafraîchissante, en particulier la nuit, même pendant la journée, pour éviter ces mécanismes. Mais il y a une deuxième catégorie de gens qui sont morts : des jeunes. Les gens jeunes sont morts de coup de chaleur.

BH : qu’est-ce que le coup de chaleur ? C’est pas le coup de soleil – la peau qui brûle – le coup de chaleur c’est quelque chose qui concerne l’intérieur du corps.

XG : c’est quelque chose d’imprévisible qui touche des gens en pleine santé, des gens jeunes qui n’ont aucune maladie, qui ne prennent aucun médicament et dans 99 % des cas c’était des coups de chaleur liés à la réalisation d’un exercice physique ou sportif, habituel pour le patient, mais complètement inadapté étant donné la situation.

BH : alors qu’est-ce qui se passe dans ce cas ? Qu’est-ce que ça fait ?

XG : pour terminer la petite histoire, parce que ça a été très marquant, il y a eu beaucoup de publications scientifiques, c’est des gens qui faisaient des marathons, qui faisaient des courses à pied un peu extrêmes, et c’était des militaires qui étaient à l’entraînement. En particulier, il y a eu en Inde des grandes publications où dans la compagnie il y avait 25 jeunes gens en pleine forme qui étaient morts ! Vous comprenez le traumatisme. On a compris qu’il y avait des limitations à apporter à l’exercice physique. Quand il fait plus de 30° mon message c’est « faites des petites choses, faites de la natation plutôt que d’aller faire votre sport ». Les morts sur les cours de tennis à 40°, les grandes vedettes de la chanson qui sont mortes, c’était des gens en pleine santé, c’est très traumatisant. Il ne faut pas faire de sport extrême.

BH : qu’est-ce qui se passe, expliquez-nous, pas les mécanismes détaillés mais le fait que c’est pas seulement qu’on va être fatigué, qu’on aura mal à la tête, mais que c’est une défaillance du corps qui se met en place.

XG : c’est une défaillance aigue qui est liée toujours à ces problèmes de transport d’eau dans les cellules. Les gens qui font des sports extrêmes, des marathons, des trails, les préparations à  ces moments-là sont les préparations où l’on s’hydrate, mais pas bêtement, on prend des boissons énergisantes, on prend des boissons avec des ions, on apporte du potassium, on apporte du sodium, pour lutter contre ce déséquilibre qui arrive très brutalement et qui met les gens d’abord dans des situations : on a vu ces photos de marathoniens qui terminent complètement hagards et qui s’effondrent, ça touche le fonctionnement cérébral.

BH : c’est le cerveau qui est touché, le foie, le rein et le cœur.

XG : on meurt brutalement du problème de cerveau et de cœur.

BH : on ne va pas vous interdire de marcher un peu pendant l’été, il s’agit là bien évidemment de personnes qui ne sont pas entraînées. On peut faire le marathon du désert en pleine santé mais ce sont des gens qui sont entraînés, qui savent détecter les premiers symptômes, qui savent s’hydrater, qui savent gérer leur corps et surtout qui sont entraînés tout au long.

XG : oui mais les organisateurs de marathons ont maintenant des critères pour annuler les marathons. Au dernier marathon de Paris, il y a eu plusieurs morts, des gens jeunes, entraînés. C’est pas parce qu’on est entraîné, qu’on peut. Les organisateurs de marathons annulent les marathons quand il fait trop chaud ou quand le taux de pollution est trop important, quand il fait chaud, il y a moins de vent. C’est des critères qui devraient être appliqués aux gens : quand il fait trop chaud, on ne fait pas 20 km de course.

BH : on peut marcher une demi-heure,15-20 minutes ?

XG : oui, ça ce n’est pas du sport de faire 15 minutes de marche pour atteindre un endroit climatisé, c’est lutter contre la sédentarité. Faire du sport c’est courir un marathon ou faire une partie de tennis ou faire des sports extrêmes.

BH : ou rester pendant plusieurs heures à 40° sans se rafraîchir.

XG : dernier élément historique pour marquer un peu les gens. Pourquoi les grands tournois de tennis évitent l’été ?  Roland Garos est au mois de mai, il pleut souvent, plus souvent qu’il ne fait très chaud. Ils ont même mis un toit parce qu’il pleut souvent. Mais c’est parce que faire courir ces grands champions très entraînés pendant 5h à taper sur une balle, cela ne se fait pas en plein été. On ne fait pas le tournoi en milieu août. Aux États-Unis, le master de New York se fait fin août à une période où il y a souvent de la pluie. Ces atmosphères sont beaucoup plus rafraîchies, c’est pas un hasard. Quand il fait très chaud, les vrais sports sont à éviter pendant la journée à 35°

BH : on a parlé de l’hydratation, du rafraîchissement, on a insisté sur le fait que c’est plus important encore que boire. On a parlé des traitements antihypertenseurs et je parlerai un petit peu du traitement contre le diabète, on a parlé d’activité physique. On a oublié quelque chose c’est l’alimentation ! On a parlé un peu tout à l’heure du sel mais est-ce que vous recommandez de manger certains aliments ? C’est vrai que c’est une période où on a plus envie de manger des fruits frais, de la salade. Est-ce que c’est un bon réflexe ?

XG : on est régulé comme ça, quand il fait très chaud, on a moins faim. Les grands repas très gras, très copieux, quand il fait très chaud, l’organisme n’en veut pas. S’il y a des gens qui se disent il faut que je mange beaucoup parce qu’il fait très chaud, non c’est pas du tout adapté et et effectivement les crudités, tout ce qui contient beaucoup d’eau, c’est en fait les apports d’eau de manger des crudités. Je ne sais pas s’il y a vraiment des spécificités, il n’y a pas d’interdit.

BH : on dit que le concombre par exemple est l’aliment le plus hydratant, la pastèque également qui est riche en eau.

XG : les fruits d’une façon générale et les légumes ;

BH : encore une fois on ne demande pas de boire 3L d’eau.

XG : tous ceux qui ont un petit potager le savent bien, si on n’arrose pas, on n’a pas de concombre, pas de courgette, de tomate. Une fois que c’est arrosé, l’eau va dans le fruit ou le légume et si on mange le légume, on a de l’eau.

BH : concernant le diabète, puisqu’il y a quand même 5 % de la population qui présente un diabète, il n’y a pas de spécificité. Mais le fait qu’il fasse chaud va modifier nos habitudes : on va faire moins d’activité physique, donc le diabète risque de monter un petit peu, on va faire moins d’activité physique donc le sucre va monter dans le sang, on va manger différemment, peut-être manger un peu plus, certains vont avoir tendance à boire des jus de fruit et ce n’est pas un bon réflexe ! Parce que quand on boit des jus de fruits, c’est vrai que c’est agréable on ne veut pas vous interdire de boire un bon jus de fruit frais, mais c’est du fructose et le fructose c’est du sucre et le sucre fait monter le diabète et ça n’est pas favorable pour lutter contre la déshydratation.

XG :  le sucre des fruits c’est le fructose, et les recherches en diabétologie ont un modèle expérimental qui consiste à nourrir des petits animaux, des petits rongeurs avec du fructose pour déclencher chez eux du foie gras, un diabète en tout cas. Expliquez-nous pourquoi ?

BH : le fructose, qu’il vienne des fruits, des sucres «  modernes » comme le sucre de coco, le sirop d’agave, ça fait peu monter la glycémie, c’est vrai, ça a un index glycémique plus faible. Mais paradoxalement c’est un sucre qui n’est pas utilisé de la même manière que le saccarose qui est le sucre de table, le sucre blanc, et il a tendance à faire fabriquer du gras au niveau du foie, au niveau du ventre, au niveau de l’organisme. Voilà pourquoi ce n’est pas du tout une bonne idée de remplacer le saccarose par le fructose de manière générale et que l’excès de fruits conduit à un excès d’apport de fructose. Le jus de fruit l’été, c’est un faux ami. Donc si vous êtes diabétique, les traitements ont éventuellement à être modifiés, adaptés, si vous réduisez beaucoup l’activité physique, si vous êtes amené à consommer plus de sucre, plus d’aliments sucrés, plus de jus de fruits. Mais dans les autres situations, il n’y a pas lieu d’adapter votre traitement.

XG : pour certains médicaments de la tension, on dit de les arrêter temporairement. Est-ce que votre conseil pour certains médicaments du diabète c’est de les augmenter ?

BH :  ça dépend vraiment de la glycémie. Pour les personnes qui ont un diabète bien contrôlé, de base, avec un médicament, deux médicaments, il ne va rien se passer de méchant pendant cette période. Pour les personnes en revanche qui sont traitées par insuline, effectivement les contrôles doivent être un petit peu plus fréquents, si vous n’en faites pas tous les jours, peut-être en faire un peu plus souvent, tous les jours, pour pouvoir adapter votre traitement par insuline. Les Glyphosine, à la fois pour le diabète, pour le rein et pour le cœur, ont un effet diurétique : qu’est-ce que vous dites à vos patients ?

XG :  pour moi les Glyphosine sont des petits diurétiques donc c’est exactement la même situation. Vous êtes fatigué, vous êtes en insuffisance cardiaque, vous êtes un patient à risque, vous avez la Glyphosine, vous êtes fatigué, vous avez le vertige : prenez votre tension et si votre tension est trop basse, vous arrêtez la glyphosine le temps de.

BH : oui, c’est suspension le temps de ! Autre conseil : éviter l’exposition au soleil entre 11h et 15-16h ?

XG : à 16h, on peut être encore en plein soleil si on est à l’ouest, donc il faut vraiment se protéger du soleil. Quand il fait chaud, il ne faut pas être dehors, il faut être à l’ombre et se rafraîchir. Est-ce qu’on peut prévenir le problème d’une aphasie transitoire ?

XG :  une aphasie transitoire c’est un AVC, un accident vasculaire cérébral. Si une personne très âgée fait un AVC, que ce soit lié à la chaleur ou pas, elle a surtout fait un AVC. Il faut faire le bilan. Je compare vraiment ce grand traumatisme que nous avons eu en 2003 avec cette première vague de chaleur qui a tué autant de gens avec la covid. Vous savez ça a tué les mêmes personnes, les gens fragiles, les gens âgés, et on essaie de trouver des moyens pour éviter que ça se reproduise et je dirais qu’on y est arrivé pour toutes les autres vagues de chaleur, toutes les canicules depuis maintenant 20 ans. Il n’y a plus tous ces morts parce qu’on a mis les gens les plus fragiles dans les pièces froides, parce qu’on a fait attention à se nourrir normalement, à se cacher du soleil, et les petits éléments qui restent sont les gens qui ne réfléchissent pas 2 minutes, on ne va pas à midi faire du sport parce que c’est les vacances. Non, on se planque ou on va faire de la natation. On ne va pas faire une partie de tennis, on va jouer aux boules parce qu’on y est protégé. C’est du bon sens et ça a marché. Pour la covid, ça a tué aussi des gens âgés mais pas tout à fait les mêmes, j’y réfléchissais en regardant les chiffres : la covid a tué surtout des gens âgés et des hommes alors que la canicule tue les femmes. Vous le saviez ? Parce que quand on est âgé et qu’on est une femme, on a le plus souvent des maladies cardiovasculaires et ces maladies cardiovasculaires sont soignées avec les médicaments. Or les femmes respectent mieux les consignes : elles ont bu beaucoup et boire beaucoup les a tuées ! C’est terrible.

BH : donc encore une fois : il ne faut pas boire beaucoup ! Des conseils classiques mais il est toujours bon de les rappeler : se couvrir la tête c’est important, le corps doit être couvert, utiliser de la crème solaire même d’ailleurs quand il ne fait pas si chaud que ça. La chaleur n’est pas l’indicateur le plus fiable de l’exposition aux rayons UV d’où l’importance de protéger sa peau en premier lieu par un chapeau à bords larges.

XG : oui on voit beaucoup de cancer du dessus de l’oreille actuellement et la casquette ne suffit pas. Quand on a une activité extérieure sous le grand soleil, il faut avoir un chapeau à bords larges et si possible même avoir une protection sur la nuque.

BH : ça permet de protéger sa peau. Le problème de l’hydrocution avec l’eau : il fait chaud, on a envie de se rafraîchir, on va rapidement dans l’eau. J’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup de fake là- ?

XG : il suffit d’aller sur les plages à l’heure du déjeuner pour voir que le secouriste il sort pour des gens qui rentrent dans l’eau et qui font ce qu’on appelle un malaise vagal. On sait tout à fait maintenant ce qu’est un malaise vagal ou un malaise cardiologique. Quand on met les mains dans l’eau froide, on augmente la pression artérielle, c’est un test physiologique mais on spasme aussi ses artères du cœur. C’est des gens le plus souvent âgés de plus de 60 ans, qui rentrent dans l’eau brutalement, qui font ce coup de froid et ce réflexe, et qui malheureusement font l’arrêt cardiorespiratoire donc si on ne peut pas les réanimer tout de suite, ils se noient.

BH : à toit âge ou chez les gens que vous dites fragiles ?

XG : c’est à tout âge le malaise vagal mais pour faire le spasme des artères coronaires il faut déjà avoir un certain âge. On en voit de plus en plus malheureusement des spasmes des artères coronaires. Je me permets d’aborder ce problème dont on ne parle jamais : chez les cocaïnomanes, chez les toxicomanes, on voit de plus en plus de formes de maladie cardiaque chez des gens jeunes, des douleurs thoraciques après la consommation de drogue. Quand il fait très chaud, on ne consomme pas de drogue. Je suis médecin j’essaie de protéger la santé de mes patients !

BH : on espère qu’on vous a donné des conseils qui vous seront bien utiles au cours des prochains jours, des prochaines semaines surtout si la chaleur et la canicule touchent la France.

Canicule et hypertension

 

mature woman experiencing heatwave

En cas de canicule – elles sont plus fréquentes depuis quelques années : faut-il maintenir mon  traitement ?

Il faut d’abord regarder quel type de traitement on a : si le traitement contient un diurétique (marqué sur la boîte : hydrochlorothiazide, indapamide, ou le patient demande à son médecin) : en cas de canicule, le diurétique doit plutôt être arrêté, le temps que dure la canicule parce que le diurétique va favoriser, non pas la déshydratation, mais un trouble très particulier l’hyponatrémie, c’est-à-dire la baisse du sodium.

L’hyponatrémie est un élément très complexe en médecine. Il y a un élément qui favorise l’hyponatrémie : les boissons abondantes, et quand il fait chaud les messages de santé publique sont : buvez ! Alors les gens boivent et ils font baisser le sodium qu’ils ont dans le sang. Or, quand on a moins de 130 de sodium dans le sang, on est dans le coma, on en meurt.

En 2003, durant la canicule qui s’est abattue en France, la cause de la mortalité des gens âgés a été l’hyponatrémie liée à l’hyper hydratation. Les gens avaient bien bu mais ils n’avaient pas arrêté leur traitement diurétique et c’est ça qui les a malheureusement tués.

Il faut arrêter le diurétique en cas de canicule, c’est-à-dire plus de 40 degrés. Puis dès qu’il fait moins de 40 degrés : on reprend le diurétique

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Risques de l’altitude chez les hypertendus

Pour l’hypertendu, l’altitude n’est pas toujours un bon ami. Aller en altitude, c’est aller à plus de 2000 mètres. Aller à plus de 2000 mètres quand on a une maladie cardiovasculaire – et l’hypertension artérielle fait partie des maladies cardiovasculaires – expose aux risques de complication aiguë et une complication aiguë qui s’appelle le « mal des montagnes ».

Le mal des montagnes c’est avoir très mal à la tête, éventuellement un essoufflement, on n’est pas bien du tout, on peut vomir. Si on mesure la pression artérielle des patients qui ont le mal des montagnes : ils ont très souvent une poussée d’hypertension, une tension qui se déstabilise. Il y a tout les niveaux de gravité du mal des montagnes : pour la plupart, passer une semaine à la montagne dans un chalet aux alentours de 2500 m, ils ne seront pas très bien, la tension sera  haute… Il n’y a qu’une seule chose à faire : redescendre ! Si l’on fait partie des gens qui ont cette susceptibilité à déstabiliser leur tension du fait de l’hypoxie liée à l’altitude, c’est la seule solution : descendre.

Certains spécialistes des pathologies de la montagne – les médecins suisses en particulier sont très compétents dans ce domaine – peuvent préconiser des traitements pour prévenir le mal des montagnes. C’est possible, mais ce sont vraiment des avis pour spécialistes. Si vous avez déjà fait une fois le mal des montagnes, allez voir un spécialiste qui vous donnera un médicament éventuellement pour éviter de l’avoir une deuxième fois. Si vous êtes hypertendu et que vous avez l’inconfort du déséquilibre tensionnel : redescendez.

En cas de décalage horaire, quand faut-il prendre son traitement antihypertenseur ?

Prendre un avion quand on est hypertendu n’est pas contre-indiqué.

Dans un avion il y a plusieurs caractéristiques :

  • premièrement, il y a l’altitude mais les cabines sont pressurisées dans tous les avions de commercial. La pressurisation est l’équivalent de 1500 mètres d’altitude donc aucun problème de déséquilibre de la tension ;
  • deuxièmement, quand on est en avion, on se déshydrate; Si le voyage est long, plus de quatre heures, il faut absolument porter des chaussettes ou bas de contention pour éviter les complications liées à la déshydratation. Le risque de thrombose, d’embolie pulmonaire existe chez les hypertendus comme chez les non hypertendu ;
  • troisièmement, le décalage horaire pose des problèmes : si le voyage est long, plus de 12 heures ou même 6-7 heures, les patients se disent « mais quand dois-je prendre mon traitement ? » Le conseil que je donne est celui-ci : calez-vous sur l’horaire de l’arrivée du séjour que vous allez faire.

Si vous allez vers l’ouest (vous êtes en Europe, vous allez aux Etats-Unis ou en Amérique du sud) : vous aurez à prendre votre médicament avec un peu de retard par rapport à l’heure habituelle 4h, 5h, 6 heures, ce n’est pas dramatique. De retour en France, vous aurez à prendre le médicament avec un peu d’avance par rapport à l’horaire habituel, cela ne pose aucun problème. Mais n’essayez pas de calculer, de recalculer, ça ne sert à rien et c’est sans intérêt.

Dernière chose : lors d’un voyage en avion, ne mettez pas tous vos médicaments dans la valise. Si la valise n’arrive pas, ou arrive en retard, vous n’aurez plus de médicaments. Prenez vos médicaments, au moins une plaquette de chaque médicament sur vous pour pouvoir tenir quelques jours et ne pas être en panne de médicaments lorsque vous arrivez à destination et que votre valise, elle, n’est pas arrivée !

Avec tout ça, vous pouvez prendre l’avion sans aucun problème en étant hypertendu. D’ailleurs beaucoup de pilotes d’avion sont hypertendus, je les soigne !

Risques de la tourista chez les hypertendus

Le risque d’attraper la tourista peut survenir, c’est-à-dire d’avoir une diarrhée aiguë pendant deux ou trois jours, liée au changement de composition du microbiote et du bol alimentaire.

Quand on a un traitement antihypertenseur, il faut absolument tenir compte de cette déshydratation provoquée par la diarrhée. Le temps du trouble digestif, c’est-à-dire de la diarrhée, il faut stopper ces médicaments. On les stoppe, on ne les prend pas et quand la diarrhée est terminée on les reprend.

Pourquoi ce conseil ? Parce que la majorité des médicaments prescrits dans le traitement de l’hypertension artérielle comportent des médicaments qui ont plus d’efficacité si l’on est déshydraté. Ce sont les médicaments du bloqueur du Système Rénine-Angiotensine. Ils deviennent plus efficaces, c’est-à-dire la tension va être trop basse, en hypotension, donc les gens vont être fatigués et peut-être même avoir des symptômes, des vertiges ou une syncope, une perte de connaissance. Donc il faut arrêter son traitement et reprendre le traitement dès que le transit est redevenu normal.

Au début du séjour, lorsqu’on n’est pas bien, on reste à l’hôtel, on arrête son traitement et dès qu’on est mieux et qu’on recommence à crapahuter, on reprend ses médicaments comme d’habitude.

Risques de l’alcool sur l’hypertension artérielle

La consommation d’alcool chez un hypertendu est possible. Comme toujours quand on parle de l’alcool, il faut boire avec modération.

Est-ce que l’alcool favorise l’hypertension artérielle ? Il y a beaucoup de travaux depuis des décennies pour tenter de répondre à cette question. Ce n’est pas une question à laquelle on répond simplement. L’alcool favorise-t-il l’hypertension artérielle ? La réponse est globalement non. C’est pas un verre d’alcool, un verre ou deux de vin par jour qui vont favoriser l’hypertension.

Mais si vous êtes dépendant à l’alcool et  hypertendu, votre hypertension artérielle devient beaucoup plus difficile à soigner pour une raison très intéressante : les médicaments de l’hypertension artérielle manquent d’efficacité quand on a une dépendance à l’alcool car le fonctionnement du foie est modifié. Or c’est le foie qui détruit les médicaments. De ce fait vous prenez un médicament, il est détruit complètement par le foie qui est activé par l’alcool et le médicament ne marche pas.

Il est très difficile de soigner les patients qui ont une dépendance à l’alcool. Mais il ne faut pas non plus interdire l’alcool, le vin de tous les jours à chaque repas, un verre de vin quand on est hypertendu c’est tout à fait possible.