Auteur : Dr MC Wimart, vice-présidente du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle
Les médecins spécialistes des maladies cardiovasculaires connaissent les difficultés de prise en charge des patients qui présentent une hypertension blouse blanche. Ces patients ont, lors de la visite médicale, des chiffres élevés qui font suspecter une hypertension artérielle alors qu’en dehors de la consultation médicale leur pression artérielle est normale. Pour ces patients, il est recommandé une surveillance de la tension au domicile, si possible par la réalisation d’une automesure sur plusieurs jours avant chaque consultation médicale.
Une étude réalisée par des médecins argentins pendant le confinement de 2020 apporte des informations qui seront utiles pour permettre le suivi des patients soignés pour une hypertension artérielle par téléconsultation.
Chez 341 patients, d’âge moyen de 62 ans, il a été demandé de réaliser une automesure de la tension à leur domicile, dans les jours précédant une téléconsultation. Le jour de la téléconsultation, il était demandé au patient de refaire une seule mesure de la tension pendant le temps de la téléconsultation.
Il a été observé que la tension mesurée pendant la téléconsultation pouvait être plus élevée que la moyenne des tensions effectuées, avant la téléconsultation, par automesure sur plusieurs jours. Ce phénomène a été noté chez 33 % de ces sujets hypertendus, sous traitement antihypertenseur, et a été appelé « effet blouse blanche » par les auteurs de l’étude. Chez 7 % des sujets, la tension mesurée pendant la téléconsultation a été plus basse que la moyenne des tensions effectuées, avant la téléconsultation, par automesure. Cette situation a été appelée « effet d’hypertension masquée » par les auteurs de l’étude.
En résumé, il existe chez 40 % des patients hypertendus une discordance des valeurs de la pression artérielle mesurée par tensiomètre automatique avant et pendant une téléconsultation. Cette étude montre que l’effet blouse blanche est un phénomène fréquent lors de l’usage d’un tensiomètre automatique, en particulier pendant une téléconsultation.
Pour mettre en évidence un effet blouse blanche, il faut réaliser au minimum plusieurs mesures de la tension de suite ou alors réaliser une automesure de la tension sur plusieurs jours. Pour observer un éventuel « effet blouse blanche », les experts recommandent d’effectuer au moins 3 mesures de tension de suite.
Pour obtenir des informations sur la réalisation d’un Autotest de la Tension, qui permet de reconnaître l’effet blouse blanche, rendez-vous ici.
en savoir plus sur l’effet blouse blanche
Auteur : Pr Xavier Girerd, Cardiologue et Président de la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle
L’enquête FLAHS 2022 a été réalisée par Cerner Enviza, la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle et le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle. L’enquête a été menée en juillet 2022 par un auto-questionnaire envoyé à 6 000 individus issus de la base de sondage permanente Métascope, domiciliés en France métropolitaine et âgés de 35 ans et plus. Une représentativité des résultats pour la population française métropolitaine a été assurée par redressement statistique des données.
Chez 1350 sujets, un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. L’autotest de la tension consiste à réaliser avec un tensiomètre automatique, 3 mesures de la tension en position assise, sans changer le côté du tensiomètre, avec 1 minute entre chaque mesure.
Trois valeurs de la tension SYStolique et de la tension DIAstolique ont été obtenues chez 812 sujets âgés de 35 à 69 ans et chez 497 âgés de 70 ans et plus.
Lorsque la troisième mesure était plus basse que la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension blouse blanche ». Lorsque la troisième mesure était comparable à la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension stable ». Lorsque la troisième mesure était plus haute que la première mesure, le sujet a été décrit comme ayant une « tension masquée ».
Une « tension blouse blanche » pour la SYStolique a concerné 55 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 50 % des 35-64 ans.
Une « tension blouse blanche » pour la DIAstolique a concerné 55 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 35 % des 35-64 ans.
Une « tension masquée » pour la SYStolique a concerné 15 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 15 % des 35-64 ans.
Une « tension masquée » pour la DIAstolique a concerné 20 % des sujets âgés de 70 ans et plus et 15 % des 35-64 ans.
Les résultats montrent que, lorsque un tensiomètre automatique est utilisé, il faut mesurer 3 fois de suite la tension car une seule mesure de la tension surestime ou sous-estime la tension dans 65 à 70 % des cas.
Auteur : Uwe Diegel, entrepreneur dans la e-santé, Président de HealthWorks Global et de Lifeina.
Cela fait quelques années que j’ai quitté l’aventure de la santé connectée. Depuis, j’ai développé de nouveaux produits, lancé de nouvelles entreprises, écrit de nouveaux livres. Lorsque je regarde en arrière, je me souviens que nous avions de grands espoirs pour la santé connectée… et beaucoup d’entre eux se sont effondrés.
Notre perception de l’avenir est chaque jour altérée, érodée par le rythme rapide des développements technologiques. Prédire l’avenir devient de plus en plus difficile.
Les systèmes de santé de demain seront-ils vraiment connectés, alliant médecine préventive et médecine prédictive ? Cette connectivité nous sera-t-elle vraiment utile ? Personnellement, j’en doute…
La théorie du Tout Connecté est la suivante : « Chaque année, le 31 décembre, nous prenons tous de grandes résolutions. Mais nous savons tous, au fond de nous, que c’est une perte de temps totale, parce qu’en février, nous allons reprendre nos mauvaises habitudes… »
Selon cette théorie, la santé connectée apportera un changement radical de comportement. C’est l’un des principes de la « Quantification de Soi » : dès qu’une personne comprend les signaux de son corps, elle s’intéresse à sa santé. Si vous montez sur une balance connectée et constatez que vous avez perdu 200 g : votre glycémie baisse, votre tension artérielle baisse, votre activité physique monte, etc. L’utilisateur s’investit davantage dans sa santé, et devient acteur plutôt que spectateur de sa santé. La théorie du Tout Connecté est fondée sur la « Micro gestion de la santé » : les petites décisions prises tous les jours sont bien plus efficaces que les grandes décisions stupides prises le 31 décembre. La santé connectée n’est pas une solution pour nous tous, mais une solution pour chacun d’entre nous. Elle permet de proposer des solutions de soins de santé personnalisées. La santé connectée sera exclusivement pour tout le monde.
Cette théorie me semble un peu simpliste. Ayant travaillé dans l’industrie de la santé connectée depuis ses débuts, je constate que les utilisateurs d’appareils de santé connectés ne gèrent pas mieux leur santé que les autres. Il ne suffit pas de donner des informations : la plupart des gens qui fument savent que c’est mauvais, mais ils continuent pourtant à fumer. La question est de savoir comment maximiser l’impact de l’information correcte au bon moment pour que les changements de comportement s’intègrent dans le processus de prise de décision inconscient. Je pense que ce sera le rôle de la prochaine génération d’objets connectés : s’intégrer à notre quotidien sans qu’on s’en rende compte.
La technologie évolue rapidement. Tellement rapidement qu’il est devenu difficile d’imaginer l’avenir, car l’innovation vient de toutes parts. Nous ne saurons pas reconnaître les systèmes de santé de demain. Quand j’étais enfant, nous imaginions un avenir où des robots serviables répondraient à tous nos caprices, où la civilisation serait automatisée et où l’humanité aurait un avenir prometteur.
Cette vision du futur est aujourd’hui compromise… à cause d’un facteur simple, qui est l’évolution de la population humaine. Il y a 2000 ans, il y avait une population d’environ 200 millions de personnes sur la planète. Il a fallu attendre l’année 1790 pour atteindre une population d’un milliard de personnes. Quand je suis né en 1965, la population était de 3,5 milliards de personnes. Et durant mes 50 années de vie, nous avons plus que doublé la population sur terre à 7,4 milliards de personnes !
Le premier « Superordinateur », le Cray, date de 1974. Un iPhone 6 est 1000 fois plus puissant qu’un Cray de 1974. Le calcul est donc évident. Aujourd’hui, 7,4 milliards de personnes ont accès à un appareil doté d’une puissance de calcul 1000 fois plus puissante qu’un supercalculateur de 1974.
Nous sommes aujourd’hui dans un monde où de nouvelles technologies fondamentales arrivent chaque jour. Par fondamental, je veux dire que ces technologies sembleront évidentes dans quelques années. Nanotechnologie, impression en 3D de parties du corps, Big Data, ADN, dans quelques années nous ne reconnaîtrons pas la technologie du futur, nous nous demanderons comment nous avons pu vivre sans elle !
Certaines de ces technologies semblent assez dangereuses, car nous leur appliquons encore nos mœurs et nos attentes quant à l’avenir. Il va falloir apprendre à les aborder avec finesse, respect, intelligence. Mais l’intelligence ne suffit pas… Je crois à l’Illumination : c’est ce qui vous permettra de toucher une cible que personne d’autre ne peut voir… En effet, c’est à nous de planifier l’avenir de l’humanité, car il n’est pas encore écrit.
Pour s’informer différemment :
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