écouter le podcast ou regarder la vidéo
Auteur : Pr Xavier Girerd, Cardiologue et Président de la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle
A l’occasion de la journée mondiale de l’hypertension du 17 mai, il est possible d’aller au-delà du constat que l’hypertension est une maladie très fréquente et que sa prise en charge permet de rester en bonne santé cardiovasculaire.
A ceux qui veulent agir pour leur santé, je donnerai les conseils suivants :
Il est aujourd’hui possible de mesurer sa tension tout seul grâce aux tensiomètres automatiques. Cette action doit être réalisée au moins une fois par an à partir de l’âge de 30 ans car la tension peut devenir anormale brutalement. En France, chaque année, l’apparition d’une hypertension concerne un million de personnes !
Réaliser un autotest de la tension, mis au point par la Fondation Hypertension, permet à chacun de suivre le bon protocole pour la mesure de la tension – toujours réaliser 3 mesures de suite, sans changer de bras, en position assise – et de savoir quoi faire selon la tension mesurée – pratiquer une automesure sur 3 jours par exemple.
Si la tension est anormale, il est possible d’agir tout de suite : en faisant l’analyse de sa situation personnelle concernant le sel caché dans les aliments habituellement consommés. Les aliments qui apportent le plus de sel caché sont : les fromages avec comme champions les fromages italiens en poudre, le Parmiggiano apporte 3 fois plus de sel que l’Emmental râpé ; les poissons fumés car avec le fumage il y a surtout du salage ; les charcuteries de salaison comme le saucisson et les jambons de pays ; les sauces asiatiques ; les cubes aromatiques.
Il faut diminuer la consommation de ces aliments, voire les exclure. La baisse de la tension pourra être observée après quelques jours.
Si l’on est déjà soigné par des médicaments antihypertenseurs, il faut éviter de jouer soi-même au docteur en décidant de la dose de médicament pris chaque jour. Un comportement fréquemment observé de nos jours. Prendre ou ne pas prendre son traitement selon sa fatigue ou sa tension du jour n’est pas conseillé. Le maniement des antihypertenseurs est complexe et nécessite des connaissances médicales qui ne s’apprennent pas en quelques minutes sur internet.
Pour regarder des témoignages de patients sur le suivi d’un traitement antihypertenseur allez sur la chaîne YouTube « Hypertension France ».
Auteur : Dr MC Wimart, vice-présidente du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle
Alors que depuis 40 ans, les chiffres de la mortalité cardiovasculaire étaient en diminution, les récentes statistiques issues des observatoires nationaux universitaires et des organismes de santé publique nord-américains indiquent une remontée des chiffres de la mortalité cardiovasculaire en 2020 et 2021.
Il n’est pas possible de savoir si ce phénomène est une directe conséquence de la pandémie COVID-19 car, alors que la mortalité liée au coronavirus a surtout concerné les sujets les plus âgés et les sujets de moins de 60 ans appartenant aux communautés les plus fragiles socialement (afro-américaines et hispaniques), l’augmentation de la mortalité cardiovasculaire concerne les sujets de moins de 60 ans des communautés blanches.
C’est surtout l’augmentation de la mortalité par AVC qui préoccupe les spécialistes nord-américains car c’est uniquement chez les sujets de moins de 60 ans qu’elle est observée alors que la mortalité chez les plus âgés continue de diminuer.
L’hypothèse évoquée est que les traitements et moyens de prévention ayant démontré une efficacité pour prévenir les AVC (traitements médicamenteux contre l’hypertension et l’hypercholestérolémie) ne sont plus utilisés de la même façon qu’avant chez les sujets les plus jeunes qui vivent aux USA.
Nous ne disposons pas des chiffres récents de la mortalité par AVC en France ou en Europe qui viendraient conforter ces observations, mais l’histoire nous ayant montré que les USA avaient toujours de l’avance… on peut malheureusement imaginer que l’observation d’une augmentation de la mortalité par AVC chez les sujets de moins de 60 ans devrait aussi s’observer en France dans quelques années.
en savoir plus sur AVC et hypertension
En savoir plus sur les moyens recommandés pour le traitement de l’hypertension artérielle
Pour lire un des articles très souvent cité sur ce thème :
Circulation. 2023;147:e93–e621. DOI: 10.1161/CIR.0000000000001123
L’enquête FLAHS 2022 a été réalisée par Cerner Enviza, la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle et le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle. L’enquête a été menée en juillet 2022 par un auto-questionnaire envoyé à 6 000 individus issus de la base de sondage permanente Métascope, domiciliés en France métropolitaine et âgés de 35 ans et plus. Une représentativité des résultats pour la population française métropolitaine a été assurée par redressement statistique des données.
Chez les sujets déclarant suivre un traitement antihypertenseur, il a été demandé de préciser l’ancienneté de la prescription. Une analyse a été effectuée pour décrire le pourcentage chez les répondants de ceux ayant débuté un médicament depuis moins d’un an. Un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. La fréquence a été analysée selon l’âge.
Globalement, chez les sujets âgés de 35 ans et plus, 5 % des hypertendus traités ont débuté leur traitement depuis moins d’un an.
Ce pourcentage est de 9 % chez les 35-54 ans, de 5 % chez les 55-74 ans et de 4 % chez les 75 ans et plus.
Globalement, il est estimé que près d’un million de sujets débute un traitement antihypertenseur par an en France métropolitaine.
La surveillance de la pression artérielle au moins 1 fois par an est une nécessité chez tous les adultes à partir de l’âge de 30 ans.
Pour en savoir plus sur les résultats des études FLAHS