Hypertension artérielle et cholestérol sont deux pathologies très fréquemment retrouvées.
40% des hypertendus traités seront aussi traités pour un cholestérol élevé. Pour quelle raison on retrouve cette association entre ces deux maladies qui a priori n’ont pas de relations l’une avec l’autre ? Parce que la relation commune qu’ils ont, c’est que les patients qui ont du cholestérol sont les patients qui auront un gros ventre.
Le fameux gros ventre – qui favorise l’hypertension artérielle – favorise aussi, est plutôt même le marqueur du comportement alimentaire des gens. Si vous êtes un amateur de fromage, de charcuterie… vous aurez une probabilité d’être hypertendu et d’avoir du cholestérol.
Retenons que ces deux pathologies sont fréquemment associées donc il ne faut pas être surpris d’avoir sur son ordonnance un traitement antihypertenseur et un traitement contre le cholestérol.
Dans la prise en charge initiale d’une HTA, il est recommandé de réaliser une prise de sang qui va comporter entre autres l’Evaluation d’une Anomalie Lipidique (EAL). Chez 4 hypertendus sur 10, cette recherche va retrouver une élévation du Cholestérol.
Mon premier conseil est de ne pas oublier de réaliser systématiquement ce bilan lipidique chez les hypertendus dès le début de la prise en charge. Il est en effet très important de connaître la présence d’un autre facteur de risque de maladie cardiovasculaire que constitue l’élévation du cholestérol. On sait que l’élévation du cholestérol et particulièrement du LDL cholestérol permet d’estimer avec beaucoup plus de précision le risque d’infarctus du myocarde chez le patient hypertendu.
Mon deuxième conseil concerne l’explication à donner au patient qui est en même temps hypertendu et hypercholestérolémique.
Soit il existe un surpoids ou une obésité et c’est alors sur la mauvaise alimentation que devra porter en priorité l’explication de la double anomalie. Soit le patient n’a pas de surpoids et a une bonne hygiène alimentaire et c’est vers une cause familiale et génétique qu’il faudra diriger l’interrogatoire médical afin de chercher à préciser si les parents du sujet ont été touché par des maladies cardiaques précoces.
Mon troisième conseil concerne les traitements à proposer.
Chez l’hypertendu avec cholestérol élevé en surpoids, le premier traitement à proposer est une limitation des aliments qui favorisent ces anomalies. C’est en France la consommation excessive de fromages. Ma recommandation n’est pas une interdiction de consommation, mais plutôt une diminution significative de la quantité de fromage à consommer par semaine. Je conseille habituellement de manger 3 fois moins de fromage. Le plus simple étant d’en acheter 3 fois moins !
Chez les patients qui ne sont pas en surpoids, je ne donne pas de conseils de régime car ceux-ci sont sans grande efficacité. C’est en fait la double prescription d’un médicament antihypertenseur et d’un médicament contre le cholestérol qui va permettre de diminuer avec efficacité la pression artérielle et le LDL cholestérol seul moyen de prévenir efficacement l’infarctus du myocarde et la mort subite.
40 % des hypertendus traités seront aussi traités pour un cholestérol élevé. Pour quelle raison on retrouve cette association entre ces deux maladies qui, a priori, n’ont pas de relation l’une avec l’autre ? C’est parce que la relation commune qu’ils ont c’est que les patients qui ont du cholestérol sont les patients qui auront un gros ventre.Le fameux gros ventre qui favorise l’hypertension artérielle favorise aussi, est plutôt même le marqueur,du comportement alimentaire qu’ont les gens ! Retenons que ces deux pathologies sont fréquemment associées, donc il ne faut pas être surpris d’avoir sur son ordonnance un traitement antihypertenseur et un traitement contre le cholestérol.
Le cholestérol n’existe que dans le règne animal puisque dans le règne végétal on parle de phytostérol. C’est une molécule complexe de type hétérocycle qui est un stérol dont la caractéristique physico-chimique est d’être très robuste. L’organisme ne peut ni s’en débarrasser facilement ni le détruire.
Cholestérol veut dire « bile dure ». Ce mot a été imaginé à partir de l’observation d’une lithiase biliaire fabriquée par le foie qui est constituée de cholé (la bile) et du stéréos (solide).
C’est le chimiste français François Poulletier de la Salle qui en 1758 a analysé les lithiases présentes dans la vésicule biliaire puis un siècle plus tard Eugène Chevreul autre chimiste français a confirmé cette découverte et a appelé cette structure « cholestérine ». Marcelin Berthelot a ensuite inventé le mot « cholestérol ».
Le cholestérol est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme notamment pour assurer la fluidité des cellules de la paroi des cellules et également pour fabriquer certaines hormones (dont les hormones sexuelles). Il est tellement indispensable que c’est le foie qui fabrique la majorité du cholestérol utilisé par l’organisme. Le métabolisme du cholestérol et son élimination est aussi assurée uniquement par le foie.
Une importante difficulté que rencontre l’organisme avec le cholestérol concerne sa circulation dans l’organisme. En effet, la circulation est assurée par le sang qui est une substance essentiellement aqueuse. Comme le cholestérol est du gras et que l’eau et le gras ne se mélange pas spontanément, l’organisme crée des micelles (petites billes) pour transporter le cholestérol à travers l’organisme.
Lorsque les micelles sont riches en cholestérol, ils sont nommés LDL cholestérol.
Pour éviter que les micelles de cholestérol ne s’accumulent dans le sang, le foie assure leur élimination en captant les particules de LDL cholestérol grâce à un récepteur situé à la surface de la particule de LDL. Seulement 30% du cholestérol circulant est capté par les cellules hépatiques et le reste circule dans le sang sous forme de LDL cholestérol.
Il est démontré scientifiquement depuis plus de 100 ans que chez l’Homme l’excès de cholestérol est dangereux pour la santé et peut provoquer de graves maladies cardio-vasculaires souvent mortelles. Le cholestérol, et en particulier de LDL-cholestérol, doit pour s’éliminer du sang circulant être détruit par le foie ou alors doit traverser la paroi des artères. Lors de ce passage il peut être retenu dans l’intima de l’artère et provoquer l’apparition d’une « plaque d’athérome ». La plaque d’athérome est une structure qui à certaine période de son développement peut être instable. Elle peut se déchirer sous l’influence de nombreux facteurs comme : l’hypertension artérielle ou un épisode aigu d’inflammation localisée ou généralisée (virus). Cette blessure de la plaque d’athérome provoque en réaction une cicatrisation d’urgence par coagulation plaquettaire. Malheureusement parfois cette coagulation plaquettaire localisée provoque secondairement la formation d’un caillot sanguin, celui-ci peut induire une fermeture brutale de l’artère ou l’envoi du caillot dans l’ensemble de la circulation sanguine. L’accident ischémique est la conséquence de cette occlusion de l’artère à l’origine des complications cardio-vasculaires dramatiques (infarctus du myocarde, AVC, ischémie périphérique).
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Risques et conséquences de l’hypertension