écouter le podcast ou regarder la vidéo
Auteur : Pr Xavier Girerd, Cardiologue et Président de la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle
Le nombre de battement cardiaque par minute, appelé par les médecins « fréquence cardiaque », apporte une information très utile sur le fonctionnement cardio-vasculaire.
Si la fréquence cardiaque est trop rapide, il peut s’agir d’une tachycardie, si elle est trop lente d’une bradycardie. Une fréquence cardiaque irrégulière, ressentie parfois comme des palpitations, peut correspondre à de nombreux troubles qui imposent l’avis d’un cardiologue.
Mais attention, la fréquence cardiaque est un paramètre très différent de la pression artérielle et il ne faut pas croire qu’ils sont interchangeables.
Je souhaite vous donner quelques conseils concernant la fréquence cardiaque chez les hypertendus :
Pour en savoir plus sur le rôle de la fréquence cardiaque dans la prise en charge de l’hypertension artérielle, écoutez les vidéos des experts de l’hypertension sur la chaine YouTube « Hypertension France ».
Pour aller plus loin :
Auteur : Dr MC Wimart, vice-présidente du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle
La pratique de la cohérence cardiaque se résume au nombre 365 :
3 fois par jour, soit au lever, avant le repas du midi et en fin d’après-midi, ou à tout autre moment,
6 inspirations de cinq secondes, suivie d’une expiration de cinq secondes,
5 minutes durant.
La pratique de la cohérence cardiaque permet de fixer la fréquence respiratoire à la valeur de 0,1 Hertz, qui serait selon ses promoteurs, une constante physiologique idéale.
Les effets bénéfiques sont observés à la 3e minute de pratique et se prolongeraient pendant quatre à six heures.
La cohérence cardiaque a été promue en France par David Servan-Schreiber depuis 2003, avec la publication d’un livre ayant pour titre : Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse (Éditions Robert Laffont).
De nombreux bénéfices sont attribués à l’usage de la méthode :
Des données indiquent :
Pour savoir s’il existait un effet de la cohérence cardiaque sur la pression artérielle, nous avons effectué une recherche bibliographique extensive permettant d’analyser les études évaluant les bénéfices de cette méthode sur la prise en charge de patients ayant une hypertension artérielle.
Cette recherche bibliographique a été décevante car il n’existe aucune étude ayant un niveau méthodologique de qualité permettant d’indiquer :
En résumé, l’usage de la méthode de cohérence cardiaque pour le traitement et la prise en charge des patients ayant une hypertension artérielle confirmée ne devrait pas être proposé comme alternative aux méthodes traditionnelles utilisées depuis plus de 50 ans pour traiter ces patients.
en savoir plus sur les moyens recommandés pour le traitement de l’hypertension artérielle
Pour lire un des articles très souvent cité concernant la démonstration de l’effet de la méthode de cohérence cardiaque sur la pression artérielle :
L’enquête FLAHS 2022 a été réalisée par Cerner Enviza, la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle et le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle. L’enquête a été menée en juillet 2022 par un auto-questionnaire envoyé à 6 000 individus issus de la base de sondage permanente Métascope, domiciliés en France métropolitaine et âgés de 35 ans et plus. Une représentativité des résultats pour la population française métropolitaine a été assurée par redressement statistique des données.
Chez 1350 sujets, un autotest de la tension a été réalisé avec l’usage de leur tensiomètre automatique personnel. L’autotest de la tension consiste à réaliser avec un tensiomètre automatique, 3 mesures de la tension et de la fréquence cardiaque en position assise, sans changer le côté du tensiomètre, avec 1 minute entre chaque mesure.
La moyenne des 3 valeurs de la tension SYStolique et de la tension DIAstolique et de la fréquence cardiaque (PULSE) ont été calculées chez 676 sujets âgés de 35 et plus comportant 353 hommes et 323 femmes.
En conclusion, chez les hypertendus traités, il est observé que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une pression artérielle élevée. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir une fréquence cardiaque élevée.
Chez les hypertendus traités par antihypertenseur, la fréquence cardiaque n’est pas en relation avec le niveau de la pression artérielle mais avec d’autres facteurs qui sont associés au genre (taille, poids, médicaments prescrits…). Ce résultat a déjà été décrit dans d’autres populations et dans d’autres enquêtes FLAHS.
Interview du Pr Xavier Girerd au nom de la Fondation Hypertension et du Comité de Lutte contre l’Hypertension Artérielle.
Alors en fait effectivement commençons par FLAHS : cet acronyme je l’ai inventé avec Jean-Jacques Mourad il y a 20 ans. French League Against Hypertension Survey. Alors on avait voulu faire de l’anglais n’est-ce pas, et en fait il faut le prononcer « flass » mais moi j’ai toujours pensé que c’était plus amusant en disant « flach ». Cette année c’est les 20 ans de FLAHS : depuis 20 ans, tous les deux ans on a, au Comité de lutte et à la Fondation Hypertension, investi pour avoir une photographie de la population des hypertendus soignés en France métropolitaine. Ça s’est restreint à ça, on ne fait pas les DOM-TOM, c’est dommage parce qu’il y a beaucoup de choses très différentes dans la prise en charge dans d’autres territoires ! Mais en tous cas, en France métropolitaine, on a pu suivre, très régulièrement, par exemple le pourcentage des gens qui prenaient un médicament antihypertenseur.
C’est un sondage qui est fait avec des instituts de sondage. On a été avec la Sofres médical, maintenant ils s’appellent Cerner. Depuis 20 ans : je suis, la Fondation, le plus vieux client de Sofres médical qui a depuis été racheté. Mais j’aimerais vous dire un seul chiffre : on a pu montrer que, entre 2002 et 2010, le nombre des gens soignés contre l’hypertension artérielle augmentait dans la population, c’était normal : la population grandissait et depuis 2010, ce nombre diminue. Il y a eu une diminution et depuis 2 ou 4 ans, en 2020 et 2022, on est maintenant stabilisé. Mais on a perdu plusieurs millions de gens.
Alors il y a dix raisons à cela, il faudra que vous me réinvitiez, je vous les détaillerai ou que vous lisiez les articles.
Une raison principale c’est que la prévention maintenant n’est plus du tout à la mode : les patients ne veulent plus avoir un médicament, ils veulent des mesures non médicamenteuses. Ils pensent que s’ils font du sport – on leur dit à la télévision ! – ils vont pouvoir soigner leur hypertension. Alors c’est vrai que ça marche, un peu, mais les gens ne veulent plus de médicaments et les médecins suivent quand même ce que les patients veulent faire. Alors on n’a pas été aidé par les partenaires, l’industrie pharmaceutique n’a plus de nouveaux médicaments dans l’hypertension. Il y a un renouveau.
Il y a un renouveau mais on a vécu vraiment une période très basse. Mais ce n’est pas limité à la France. C’est exactement la même chose aux USA. Des études NAHNES, qui sont les mêmes types d’études que les enquêtes FLAHS, un suivi régulier, ont montré que depuis 2010 il y a une diminution. Mais aux États-Unis c’est très différent : ce sont les communautés fragiles sur le plan économique qui ont un accès aux soins qui est devenu impossible aux États-Unis, c’est très cher. C’est pas notre cas en France : c’est gratuit … mais non, les gens ne veulent pas les traitements. Et s’ils ne veulent pas de traitements, malheureusement ils feront les accidents vasculaires cérébraux. J’en suis triste parce que ce qui se passe aujourd’hui c’est qu’on prévoit ce qui va se faire dans 10 ans : on le sait, les gens vont faire les complications. Il faut qu’on continue à se battre pour les convaincre que les traitements ça les protège !