En 2025, la DNR est proposée pour soigner les patients traités par plus de 4 antihypertenseurs dont la spironolactone et qui sont « non contrôlés ». La liste des centres qui réalisent la DNR en France en toute sécurité est disponible sur le site de la SFHTA.
J’ai été un des pionniers de l’usage de la DNR en France et dans le monde. J’ai observé que les patients ayant eu une DNR en 2015 avaient tous été protégés efficacement contre l’AVC et l’insuffisance cardiaque, les deux complications les plus fréquentes de l’HTA non contrôlée, mais qu’ils avaient encore une HTA non contrôlée.
C’est la déclaration faite par le Pr Xavier Girerd, cardiologue à l’Institut de Cardiologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris et spécialiste Français de l’Hypertension Artérielle lors du séminaire sur « les nouveautés en HTA » qu’il a co-présidé en avril 2025 avec le Pr Gilles Montalescot à Paris.
En 2023 , j’imaginais que rapidement, il y aurait des patients qui diraient : « Non, je ne veux pas prendre de médicaments antihypertenseurs, je préfère avoir un traitement en une fois par DNR. En effet avec la DNR, Il y a 20 % des patients dont la pression artérielle est franchement améliorée dans les semaines suivants le geste. Chez ces patients dit « répondeurs », on observe donc une guerison de leur hypertension avec une réussite de 100 % !
En 2025, la situation est en réalité encore très bloquée pour proposer la DNR chez les hypertendus qui ne veulent pas prendre des antihypertenseurs « à vie ». Il n’y a que la méthode simplicity (Medtronic) qui soit remboursée par l’assurance maladie et la méthode Recor qui est pourtant décrite comme plus efficace sur la pression artérielle que la méthode Metronic nest pas remboursée.
Ainsi si la dénervation rénale a le potentiel, pour que cette méthode soit une alternative aux médicaments. En 2025 en France, la DNR reste une méthode dont l’accès est trop restreint. Les limitations imposées par la sécurité sociale pour le remboursement ne permettent pas le développement de cette méthode pour la prise en charge des hypertendus qui veulent éviter d’avoir à suivre un traitement « à vie ».
Pour aller plus loin :
Mesures hygiéno-diététiques, traitements naturels et non médicamenteux
Le Pr Atul Pathak est le chef du service de cardiologie de l’hôpital Princesse Grâce à Monaco. Sa formation en pharmacologie et son séjour à l’institut Baker en Australie qui est le lieu où la DNR (dénervation rénale) a été mise au point au début des années 2000, lui donne toute l’autorité pour expliquer en quoi consiste ce nouveau traitement de l’hypertension artérielle qui est pratiqué en France depuis 2015. La DNR (dénervation rénale) est une technique de traitement de l’hypertension artérielle qui consiste à essayer de supprimer partiellement les connexions nerveuses naturelles qui existe entre certaines régions du cerveau (les centres de contrôle de la pression artérielle situés au niveau du bulbe rachidien en particulier) et les reins. C’est en agissant sur les fibres nerveuses sympathiques afférentes et efférentes qui cheminent sur l’extérieure des parois des artères rénales par une procédure de cardiologie interventionnelle que l’on pratique le traitement par DNR. La procédure consiste à positionner pendant quelques secondes, sous anesthésie générale, un cathéter avec une extrémité chauffante au niveau de l’artère droite droite et gauche (plusieurs points de chauffage doux est effectué pendant la procédure qui ne s’accompagne habituellement d’aucune complication et qui est non douloureuse car réalisée sous anesthésie générale.
Cette technique a été associée à une réduction de la pression artérielle. La place de cette technique chez les hypertendus a été revisité par la publication coup sur coup de 5 essais qui ont démontré que chez l’hypertendu de novo, c’est-à-dire un hypertendu chez lequel on a arrêté tout traitement, concrètement la dénervation rénale a entraîné une baisse significative de la pression artérielle, enregistrée selon les méthodes classiques, et qui correspond à peu près à l’effet d’un ou de deux traitements antihypertenseurs, c’est-à-dire 8 à 10 mm de baisse sur la mesure ambulatoire de pression réalisée sur les 24 heures.
Et de la deuxième série d’essais à appliquer exactement le même standard mais chez des gens traités : on voit que la dénervation rénale, en plus du traitement, va entraîner une baisse de la pression artérielle du même ordre, 8 à 10 millimètres de mercure.
La place de la dénervation rénale dans l’hypertension artérielle – si les autorités sanitaires en valident son remboursement en France – sera en plus du traitement (pour parfaire le contrôle tensionnel), ou en alternance du traitement chez les patients qui ne veut pas être traité par antihypertenseurs ou qui a des effets indésirables liés à son traitement.
Ecouter le témoignage d’une femme qui devait suivre un lourd traitement par antihypertenseurs et qui témoigne de la guérison de son hypertension après la DNR.
En savoir plus :
Risques et conséquences de l’hypertension