Les maux de tête, les céphalées sont les signes et symptômes les plus fréquemment retrouvés chez les hypertendus.
Il est classique d’entendre que l’hypertension artérielle est une maladie sans signe ni symptôme. Aux Etats-Unis, depuis les années 1970, l’hypertension artérielle est décrite comme « The silent killer – le tueur silencieux ». En effet, sil elle ne provoque pas de signes, l’HTA va évoluer silencieusement pendant des années et va provoquer les terribles complications cardiovasculaires (AVC, infarctus cardiaque, dissection aortique, insuffisance rénale…) qui peuvent provoquer le décès brutal et être la cause de « mort subite ».
La pression artérielle varie en permanence pendant 24 heures. Elle est plus basse au repos et pendant le sommeil, et s’élève naturellement pendant la période d’éveil et particulièrement lors des activités physiques, même d’intensité modérée, et lors des épisodes de stress, même minimes. Certains sujets (sans que l’on sache pourquoi) vont ressentir des signes lorsque la SYS dépasse 170-180 ou que la DIA dépasse 105-110.
Un premier signe est l’apparition de « maux de tête », aussi appelés céphalées. Ces maux de tête sont modérés et peuvent céder aux antalgiques usuels. Le mal de tête est global et n’a pas la caractéristique d’une migraine qui concerne seulement la moitié de la tête. L’erreur de diagnostic entre la migraine et la céphalée de l’HTA est possible chez les patients mal informés, mais la céphalée liée à l’élévation de la tension n’est pas de début brutal, est parfois battante, peut être déclenchée par l’activité physique ou sportive ou par le stress. Ainsi, devant la survenue de toute « céphalée », il est indispensable de réaliser la mesure de la pression artérielle par le professionnel de santé ou par le le patient lui même (autotest tension ou automesure). Le diagnostic de migraine ne devrait être posé qu’après la réalisation de mesures de la tension et uniquement si la pression artérielle est inférieure à 120/70.
Si la pression artérielle est à plus de 140/90 chez un sujet qui a mal à la tête, il faut d’abord réaliser une deuxième mesure pour rechercher un effet blouse blanche et faire réaliser une surveillance sur plusieurs jours par automesure de tension.
Si l’automesure confirme une moyenne à plus de 135 pour la pression systolique ou à plus de 85 pour le pression diastolique, le diagnostic d’HTA sera affirmé et la cause des céphalées pourra être affirmée. Aucun autre examen complémentaire du cerveau ne s’impose alors dans l’immédiat (il ne faut pas réaliser un TDM ou une IRM cérébrale). Il faut alors débuter un traitement par médicament antihypertenseur pour obtenir la baisse de la pression artérielle, ce qui s’accompagnera de la disparition des céphalées. Si les céphalées persistent alors que la tension est inférieure à 140 pour la systolique et à 90 pour la diastolique, alors il faudra envisager de réaliser d’autres examens pour chercher une cause aux maux de tête.
Il faut savoir que certains médicaments donnés pour soigner la migraine (les médicaments dont le nom international se terminent par -triptan) peuvent avoir comme effet de provoquer aussi des maux de tête.
De même certains médicaments antihypertenseurs (les médicaments dont le nom international se termine par -dipine) peuvent chez certains patients provoquer des maux de tête dans les premiers jours suivant le début de leur administration. Ces céphalées sont la conséquence de l’effet de dilatation des vaisseaux (vasodilatation cérébrale) et comme ce phénomène est celui qui provoque aussi la baisse de la pression artérielle on pourra observer des céphalées alors que la pression artérielle est abaissée.
Heureusement, le plus fréquemment, le traitement de l’hypertension artérielle par les antihypertenseurs (en particulier avec les -sartan ou avec et les bêta-bloquants) va permettre de faire disparaître les maux de tête liés à l’HTA. Ainsi, une promesse que peut faire le médecin aux patients hypertendus qui ont mal à la tête est : « lorsque votre tension sera redevenue normale, vous n’aurez plus mal à la tête ».
Attention dans l’interprétation d’un mal de tête : brutal, de très forte intensité, accompagné d’un trouble de la parole, d’une difficulté à utiliser un membre, d’un trouble de la vision, d’une anomalie de la sensibilité, d’un trouble de la conscience, d’une chute ou d’un malaise important. Si la tension est à plus de 180 pour la systolique, une prise en charge urgente s’impose. Un appel auprès du 15 ou du service d’urgence s’impose.
Donc en cas de mal de tête chez un hypertendu connu ou non, le décryptage des signes et symptômes s’impose.
Ce signe a un grand intérêt car il permet d’évoquer le diagnostic d’une élévation de la pression artérielle puis d’entreprendre la confirmation du diagnostic d’HTA et, en cas de confirmation de l’HTA, de débuter un traitement approprié permettant la guérison des maux de tête (disparition des céphalées) mais aussi de prévenir le risque de graves maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus, insuffisance cardiaque ou rénale).
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Chez certains patients avec une hypertension artérielle connue ou non encore diagnostiquée, on note des signes et symptômes qui sont considérés par les spécialistes de l’HTA comme bénins : vertiges, acouphènes, épistaxis, mouches volantes.
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