Le médecin généraliste assure le dépistage et le traitement de l’hypertension. Votre médecin référent est à même de vous soigner efficacement et de vous orienter, si besoin, vers des spécialistes. Prendre l’avis d’un spécialiste (cardiologue, néphrologue, hypertensiologue) pourra d’ailleurs s’avérer nécessaire si le traitement n’est pas efficace ou si des complications surviennent.
Depuis quelques années et l’avènement de la télésanté, il existe de nouvelles façons de dépister et contrôler une hypertension artérielle.
La Fondation met à votre disposition des outils gratuits pour réaliser un autotest de la tension et une automesure sur 3 jours, qui nécessitent de disposer d’un tensiomètre automatique.
Choisir un tensiomètre automatique et bien l’utiliser
A l’issue de l’autotest, vous recevez un conseil personnalisé, éventuellement celui de réaliser une automesure pour confirmer le diagnostic ou vérifier l’efficacité du traitement.
Réaliser une automesure de la tension sur 3 jours
Pour être efficaces, les traitements contre l’hypertension doivent être scrupuleusement suivis, tous les jours et sans interruption.
Pour éviter de vous trouver à court de médicaments, organisez suffisamment tôt vos rendez-vous chez le médecin afin de renouveler l’ordonnance et achetez vos médicaments avant de prendre le dernier comprimé.
Pour les maladies chroniques, les pharmaciens ont désormais l’autorisation de renouveler une ordonnance arrivée à son terme, dans l’attente d’une visite chez le médecin : cette disposition concerne les médicaments contre l’hypertension.
Le traitement antihypertenseur est-il contraignant ?
Pour en savoir plus
L’objectif est de revenir à une tension aussi proche que possible de la normale. Pour cela, il faut corriger des erreurs éventuelles au niveau du mode de vie, et souvent prendre un médicament contre la tension que l’on appelle un antihypertenseur.
On ne sait pas encore guérir l’HTA.
Il n’est actuellement possible que de faire baisser temporairement les chiffres tensionnels grâce à des médicaments antihypertenseurs dont l’action est de courte durée.
Dans la vie courante, il est bon de prendre des habitudes liant la prise du ou des comprimés à des activités quotidiennes systématiques survenant toujours à la même heure : brossage des dents, repas, lecture du journal…
C’est très efficace pour éviter les oublis.
D’une part pour créer l’habitude, mais aussi pour éviter une baisse du taux du médicament dans le sang en cas d’intervalle trop important entre deux prises.
Tout médicament actif, c’est-à-dire efficace, a un ou des effets secondaires. Il est important d’en parler à votre médecin plutôt que d’interrompre le traitement de vous-même.
En effet, il pourra peut-être diminuer les doses ou changer le médicament.
Une association de plusieurs médicaments peut être nécessaire si la tension ne baisse pas suffisamment avec un seul antihypertenseur.
Mangez peu salé, faites régulièrement un peu d’exercice physique, essayez de garder votre calme en toute situation et arrêtez de fumer !
Ces comportements sont bénéfiques pour obtenir un meilleur contrôle de l’HTA.
Pour en savoir plus
Soigner une hypertension artérielle par le jeûne est une méthode mise en avant par certains influenceurs. Pour savoir si cette méthode est utile, je vous propose de prendre connaissance des conclusions faites par des experts européens (cardiologues, néphrologues, nutritionnistes, hypertensiologues, physiologistes) qui ont bénévolement participé à un gigantesque travail d’analyse des études scientifiques réalisées au cours des 30 dernières années.
Le thème de ces études était la prise en charge de l’hypertension artérielle chez l’homme.
La Société Européenne d’Hypertension a publié en juin 2023 un document de référence. Les professionnels de santé, les autorités sanitaires et le public peuvent maintenant connaître les moyens ayant prouvé leur efficacité pour prendre en charge un sujet ayant une élévation des chiffres de la pression artérielle ou une hypertension artérielle confirmée.
La longue lecture de cet article permet d’obtenir les informations suivantes :
Première information :
Le jeûne ne figure pas parmi les méthodes recommandées pour prendre en charge une élévation de la tension ou une hypertension artérielle.
Deuxième information :
La chirurgie bariatrique s’accompagne d’une baisse de la tension dont la durée est malheureusement limitée à la première année suivant la chirurgie. Les médicaments GLP1 en injection ne doivent pas être utilisés dans l’objectif de faire baisser la pression artérielle chez les hypertendus avec une obésité.
Troisième information :
Les conseils nutritionnels qui sont utiles pour diminuer la pression artérielle sont :
la diminution des apports caloriques afin d’obtenir une perte de poids d’au moins 3 kg,
la diminution de la quantité des aliments ou des préparations riches en sel (fromage, saucisson, jambon de pays, cubes aromatiques…) afin de diminuer d’au moins 5 g par jour le sel consommé,
l’augmentation des apports de potassium en favorisant la consommation d’aliments naturellement riches en potassium (avocat, abricot séché, graines, chair de tomate, ail cru, champignons…) devrait être favorisée.
En savoir plus sur les moyens d’obtenir une baisse de la tension sans avoir recours aux médicaments
Il a été observé scientifiquement que la substitution de sodium par du potassium s’accompagnait d’une diminution de la pression artérielle et du nombre d’AVC. En conséquence, l’OMS recommande une consommation de potassium d’au moins 3 g et demi par jour chez l’homme et d’au moins 2 g et demi par jour chez la femme.
A ceux qui veulent augmenter leur consommation de potassium, je donnerai les conseils suivants :
Premier conseil
Les sources naturelles de potassium se trouvent dans les fruits et particulièrement lorsqu’ils sont séchés, dans les graines aussi, en particulier dans le cacao, et dans les légumes.
Le fruit le plus connu comme apportant du potassium est la banane, mais le champion est en fait l’abricot sec avec près de 1 g de potassium pour 100 g de fruit.
La banane est la plus populaire mais en réalité la quantité de potassium apportée n’est que de 0,5 g pour 100 g de fruit.
Moins connu est l’avocat qui, en réalité, contient deux fois plus de potassium qu’une banane.
Pour les légumes, le contenu est variable selon le légume et selon la préparation culinaire réalisée. Il est dit que c’est la peau de la pomme de terre qui apporte le potassium et que la cuisson à l’eau fait diminuer le contenu en potassium.
Pour la tomate, c’est au contraire la chair qui contient le potassium et en conséquence des quantités élevées de potassium sont notées dans les sauces tomates.
Deuxième conseil
Comme le potassium est éliminé par les reins, une absorption excessive de potassium peut devenir un danger chez les sujets dont le fonctionnement rénal est modifié.
Il faut absolument éviter les apports volontaires de potassium chez les patients qui souffrent d’une insuffisance rénale sévère, chez les patients dialysés mais aussi chez tous ceux qui prennent des médicaments antihypertenseurs ayant une action sur l’élimination du potassium par les reins (ce sont tous les antihypertenseurs de la famille des sartans, les IEC, la spironolactone, l’amiloride). Pour ces patients, il existe un risque d’élévation du potassium dans le sang appelé hyperkaliémie, dont les conséquences sur le fonctionnement cardiaque peuvent être dramatiques.
Troisième conseil
Il ne faut ni acheter ni consommer des « sels de régime » lorsque l’on est soigné pour une hypertension artérielle. En effet, ces sels de régime sont le plus souvent des sels de potassium et il y a un risque d’hyperkaliémie s’ils sont consommés par un patient traité avec un sartan, un IEC, la spironolactone ou l’amiloride.
A l’occasion de la journée mondiale de l’hypertension du 17 mai, il est possible d’aller au-delà du constat que l’hypertension est une maladie très fréquente et que sa prise en charge permet de rester en bonne santé cardiovasculaire.
A ceux qui veulent agir pour leur santé, je donnerai les conseils suivants :
Premier conseil :
Il est aujourd’hui possible de mesurer sa tension tout seul grâce aux tensiomètres automatiques. Cette action doit être réalisée au moins une fois par an à partir de l’âge de 30 ans car la tension peut devenir anormale brutalement. En France, chaque année, l’apparition d’une hypertension concerne un million de personnes !
Réaliser un autotest de la tension, mis au point par la Fondation Hypertension, permet à chacun de suivre le bon protocole pour la mesure de la tension – toujours réaliser 3 mesures de suite, sans changer de bras, en position assise – et de savoir quoi faire selon la tension mesurée – pratiquer une automesure sur 3 jours par exemple.
Deuxième conseil :
Si la tension est anormale, il est possible d’agir tout de suite : en faisant l’analyse de sa situation personnelle concernant le sel caché dans les aliments habituellement consommés. Les aliments qui apportent le plus de sel caché sont : les fromages avec comme champions les fromages italiens en poudre, le Parmiggiano apporte 3 fois plus de sel que l’Emmental râpé ; les poissons fumés car avec le fumage il y a surtout du salage ; les charcuteries de salaison comme le saucisson et les jambons de pays ; les sauces asiatiques ; les cubes aromatiques.
Il faut diminuer la consommation de ces aliments, voire les exclure. La baisse de la tension pourra être observée après quelques jours.
Troisième conseil :
Si l’on est déjà soigné par des médicaments antihypertenseurs, il faut éviter de jouer soi-même au docteur en décidant de la dose de médicament pris chaque jour. Un comportement fréquemment observé de nos jours. Prendre ou ne pas prendre son traitement selon sa fatigue ou sa tension du jour n’est pas conseillé. Le maniement des antihypertenseurs est complexe et nécessite des connaissances médicales qui ne s’apprennent pas en quelques minutes sur internet.
Pour regarder des témoignages de patients sur le suivi d’un traitement antihypertenseur allez sur la chaîne YouTube « Hypertension France ».
Le nombre de battement cardiaque par minute, appelé par les médecins « fréquence cardiaque », apporte une information très utile sur le fonctionnement cardio-vasculaire.
Si la fréquence cardiaque est trop rapide, il peut s’agir d’une tachycardie, si elle est trop lente d’une bradycardie. Une fréquence cardiaque irrégulière, ressentie parfois comme des palpitations, peut correspondre à de nombreux troubles qui imposent l’avis d’un cardiologue.
Mais attention, la fréquence cardiaque est un paramètre très différent de la pression artérielle et il ne faut pas croire qu’ils sont interchangeables.
Je souhaite vous donner quelques conseils concernant la fréquence cardiaque chez les hypertendus :
Pour en savoir plus sur le rôle de la fréquence cardiaque dans la prise en charge de l’hypertension artérielle, écoutez les vidéos des experts de l’hypertension sur la chaine YouTube « Hypertension France ».
Pour aller plus loin : les médicaments contre l’hypertension artérielle
Les maladies cardiovasculaires sont toujours fréquentes en France et l’hypertension artérielle est un facteur de risque qui concerne 17 millions de sujets en France. Pourtant, la prise en charge de l’hypertension artérielle se dégrade depuis quelques années.
En 2023, les 3 moyens utilisables pour prendre en charge l’hypertension artérielle sont :
1. effectuer une activité physique et sportive :
2. La mise en œuvre de mesures nutritionnelles adaptées afin de :
3. Prendre de façon quotidienne des médicaments antihypertenseurs
Toutefois, toutes les études réalisées ont montré que l’effet sur la tension de ces 3 moyens n’était pas identique.
Sur la pression systolique la baisse est en moyenne :
Pour obtenir une protection cardiovasculaire optimale, il est nécessaire de « prendre » des médicaments antihypertenseurs.
Ce conseil est de plus en plus difficile à admettre par certains « nouveaux patients » qui refusent de suivre un traitement comportant des médicaments traditionnels.
Depuis quelques années parler à son médecin de difficultés dans sa vie sexuelle n’est plus un tabou.
Cette évolution a été utile car de nombreuses idées fausses circulent concernant les effets de l’hypertension artérielle sur la sexualité.
Mon premier conseil est d’indiquer au patient de faire de la consultation au cours de laquelle il souhaite parler des troubles de sa vie sexuelle une consultation dédiée.
J’ai souvent observé que ce n’était qu’à la fin d’une consultation pour un autre sujet que les patients osaient un « j’ai encore à vous dire ». C’est dès le début de la consultation que le patient devrait oser : « j’ai d’abord à vous dire » !
Mon deuxième conseil est d’analyser avec précision dans les semaines qui précédent la consultation, ce qui s’est modifié dans la sexualité. En effet, les actions thérapeutiques ne seront pas les même s’il s’agit d’un changement dans le désir ou s’il s’agit d’un trouble persistant de l’érection ou d’une panne passagère.
Mon troisième conseil est de ne pas croire tout ce qui se dit et s’écrit depuis 50 ans sur les effets néfastes des médicaments antihypertenseurs. Beaucoup de données récentes sont venues contredire les observations faites à d’autres époques qui utilisaient d’autres médicaments, à d’autres dosages.
Enfin, l’âge étant un facteur agissant « en même temps » sur la pression artérielle et sur la sexualité, il est normal de constater chez un même sujet des troubles apparaissant de façon concomitante sans pour autant que l’un soit la conséquence de l’autre.
Savez-vous que des médecins du 19e siècle avaient observé que mettre une main dans de l’eau glacée provoquait une élévation rapide de la pression artérielle ?
D’autres études ont montré que les tensions mesurées en automesure sur 3 jours étaient plus élevées pendant les mois d’hiver.
En réalité les élévations de tension sont surtout observées si le sujet s’expose au froid.
Je veux donner aux sujets soignés pour une hypertension artérielle des conseils pour bien affronter l’hiver :
Un tensiomètre, du chocolat, des huîtres, du foie gras !
Le cadeau utile à offrir ou à recevoir pour un hypertendu est un tensiomètre. Voici quelques conseils pour posséder le tensiomètre idéal :
Tensiomètre avec brassard sur le bras
Eviter les tensiomètres de poignet (plus difficile à utiliser)
Eviter les tensiomètres avec une poire de gonflage
Choisir une « grande marque » parmi les suivantes : OMRON, HARTMANN, MICROLIFE, NISSEI, SPENGLER Tensonic.
Faire attention à la taille du brassard. La taille 22-42 cm est adaptée à la majorité des morphologies de bras. Que votre bras soit « fin » ou « costaud ». Si votre bras est « très gros », demander un brassard spécial est nécessaire.
Les tensiomètres connectés ne sont pas plus performants pour la mesure de la tension et sont souvent plus complexes d’utilisation.
Un tensiomètre que vous garderez longtemps aura un prix entre 30 et 50 euros.
Pour conserver les mesures de la tension sur un support numérique et obtenir une interprétation utilisez une application gratuite, sans publicité, avec une bonne notation (suiviHTA : 4,6*)
J’ai quelques conseils de nutrition à vous donner pour profiter pleinement des repas festifs si vous êtes soigné pour une hypertension :
Ouvrir les huitres en avance et enlever plusieurs fois l’eau qui est dans la coquille (au moins 3 fois).
Le saumon fumé est très salé, préférez le saumon mariné ou gravelax.
Les sauces qui accompagnent les plats asiatiques sont très salées, le glutamate de sodium (ajouté dans la cuisine asiatique) a chez certains hypertendus les mêmes effets défavorables sur la tension que le chlorure de sodium (sel de cuisine).
Le foie gras mi-cuit ou une terrine de lapin contiennent 2 g de sel pour 100 g, le jambon cru de pays contient 5 g de sel pour 100g.
L’emmental contient 2 g de sel pour 100 g, le parmesan contient 6 g pour 100 g.
La consommation de chocolat noir peut faire baisser faiblement la tension si la teneur en cacao est supérieure à 60%, les chocolats avec garniture sont trop caloriques.
Les cubes aromatiques (Maggi, KubOr, Jumbo…) contiennent plus de 5 g de sel par cube.
Je souhaite vous faire part de mon expérience de médecin spécialiste de l’hypertension artérielle depuis 30 ans concernant la fréquence des AVC dans ma patientèle.
J’ai observé au cours de ma carrière une diminution du nombre des AVC chez les patients qui étaient actifs, pour prendre en charge leurs facteurs de risque cardiovasculaires.
Cette évolution favorable a été observée dans tous les pays où les systèmes de santé ont organisé et investi dans des actions favorisant la prévention des maladies cardiovasculaires comme la lutte contre le tabagisme, mais aussi le remboursement des médicaments qui soignent l’hypertension artérielle ou l’élévation du mauvais cholestérol.
En revanche, je constate depuis quelques années que le profil des patients qui sont frappés par un AVC a changé. Il y a plus de patients jeunes qui souvent ont une histoire personnelle de « non prise en charge » de leurs facteurs de risque.
Il s’agit le plus souvent de sujets qui vivent dans la précarité. Mais il y a aussi des sujets sans difficultés sociales, qui sont parfaitement informés des risques, qui ont un accès aux soins et aux meilleurs traitements, mais qui optent pour des prises en charge « alternatives » dont, malheureusement pour eux, l’efficacité a été insuffisante pour les préserver de l’AVC.
Les données des enquêtes FLAHS réalisées depuis 20 ans indiquent que la prescription des médicaments antihypertenseurs est en diminution en France depuis 2012. Ce phénomène est aussi observé aux USA.
En conclusion, je souhaite féliciter tous ceux qui ont choisi de dépister et de soigner leur hypertension artérielle avec les méthodes qui utilisent la pharmacologie traditionnelle.
S’ils ont peut-être parfois le sentiment de ne pas être « dans l’air du temps », je veux leur dire qu’avec la prise régulière de leur médicaments, ils éviteront plus sûrement le risque de faire un AVC.
Je souhaite vous faire part de mon expérience de médecin spécialiste de l’hypertension artérielle lorsque je propose des médicaments antihypertenseurs à un patient.
Les médicaments antihypertenseurs ont démontré une efficacité comparable chez les hommes et chez les femmes, pour induire une baisse de la pression artérielle.
En France et dans la majorité des pays du monde, les médecins disposent de plus d’une centaine de médicaments antihypertenseurs différents qui, chacun, appartiennent du fait de leur mode d‘action, à 1 parmi 7 « grandes familles » pharmacologiques.
Choisir pour un patient le ou les médicaments les plus appropriés est toujours difficile, car un médicament peut chez un patient donné ne pas provoquer un baisse suffisante de la tension (on parle alors d’une mauvaise réponse au traitement ou d’un mauvais contrôle de la tension) ou alors peut provoquer des effets que le patient décrira comme « indésirables ».
Dans ce cas, le médecin habituellement soit diminue la posologie du médicament soit stoppe le médicament mais doit alors en prescrire un autre. Ces changements de médicaments sont parfois difficiles à décider, en particulier lorsque le médicament provoque une baisse satisfaisante de la tension et permet donc une bonne protection contre les complications de l’hypertension !
J’ai observé, avec beaucoup d’autres médecins, que la fréquence des effets indésirables associés aux antihypertenseurs dépendait de nombreux facteurs, et que les causes les plus souvent retrouvées étaient :
Ainsi, par exemple comme la gêne urinaire est une plainte plus fréquente chez les hommes après 60 ans, j’évite si possible de leur prescrire un antihypertenseur de la famille des diurétiques.
Et comme les œdèmes des chevilles sont une plainte plus fréquente chez les femmes, je réserve ces antihypertenseurs aux situations où je n’ai pas d’autre choix.
Les données de l’enquête FLAHS, réalisée en 2022 en France, indiquent que la prescription des médicaments antihypertenseurs est différente chez les femmes et chez les hommes. Ma pratique est donc probablement comparable à celle d’autres médecins.
Pour avoir plus d’informations sur les différences dans la prise en charge des hypertendus en France selon le « genre », rendez-vous ici.
Je souhaite vous faire part des propos que je tiens en consultation lorsqu’un patient soigné pour une hypertension me signale qu’il trouve que « sa tension est basse ».
Pour le médecin « une tension basse » recouvre plusieurs situations :
Si la tension SYStolique affiche moins de 100 lorsqu’elle est mesurée au calme en position assise : il s’agit alors d’une hypotension de repos. Une diminution des antihypertenseurs doit être éventuellement décidée par le médecin.
Si la tension SYStolique est plus basse mesurée en position debout que lorsqu’elle est mesurée en position assise ou couchée et que la différence est de plus de 20 entre ces deux tensions : il s’agit alors d’une hypotension dite orthostatique qui veut dire tension basse lors du passage à la position debout. Cette situation est complexe à gérer et l’avis d’un spécialiste (gériatre, neurologue, cardiologue) est souvent nécessaire.
Si la tension SYStolique ne présente aucune de ces deux caractéristiques mais que la tension est plus basse à la maison que chez le médecin : il s’agit alors probablement d’un « effet blouse blanche », un phénomène qui concerne près de 30 % des patients ! J’informe mes patients que ce sont les chiffres du domicile qui doivent être pris en compte pour adapter les médicaments antihypertenseurs et de leurs dosages. Mais j’explique qu’il faut mesurer la tension au minimum le matin et le soir sur une journée et si possible pendant 3 jours de suite avant de décider d’une adaptation (prendre plus ou moins de comprimés) de son traitement anti-hypertenseur. En parler à son médecin est aussi très important car la durée des effets sur la tension de chaque médicament est variable et ces connaissances de pharmacologie ne sont pas facilement accessible aux non professionnels de santé.
Enfin, j’essaye de faire entendre à mes patients qu’avoir « une tension basse » est meilleur pour le système cardio-vasculaire que d’avoir « une tension haute ». Je prends comme exemple celui de la tension des centenaires qui est restée le plus souvent inférieure à 120 toute leur vie ! Ainsi, pour vivre sans complication cardio-vasculaire, avoir une tension basse est ce que souhaite un expert à ses patients hypertendus.
Je souhaite vous informer sur l’intérêt de faire un régime lorsque l’on doit soigner une hypertension artérielle.
Le mot régime est très souvent cité par les médecins lorsque l’on parle du traitement d’une hypertension artérielle.
Pour le patient, régime est synonyme de restriction alimentaire avec l’objectif de perdre du poids.
Pour le médecin spécialiste de l’hypertension, le régime doit être le moyen d’obtenir une baisse des chiffres de la tension dont la conséquence est l’amélioration du risque cardiovasculaire qui se traduit par l’absence d’apparition d’une complication cardiovasculaire (Accident Vasculaire Cérébral, maladie cardiaque, maladie rénale, décès prématuré). La perte de poids n’aura de l’importance que si l’hypertension s’accompagne d’un diabète car dans ce cas il est possible de soigner en même temps les deux maladies. La bonne nouvelle est qu’il existe un régime, mais on devrait plutôt parler de conseils nutritionnels, ayant montré une baisse de la pression artérielle et de la mortalité par maladie cardiovasculaire : il s’agit du suivi d’une alimentation DASH. La signification de cet acronyme inventé par des médecins américains est Approche Diététique pour Stopper l’Hypertension. Cette méthode se distingue des régimes habituels par le fait qu’il n’y a pas d’exclusion alimentaire mais qu’il est recommandé d’augmenter les aliments qui sont naturellement riches en potassium (fruits, légumes, graines) et de diminuer
les aliments qui contiennent du sodium contenu naturellement ou ajouté lors des processus de transformation ou de conservation des aliments (pain, fromage, charcuterie). La surprise pour les patients est qu’avec le suivi d’une alimentation DASH, il n’est observé qu’une baisse modérée du poids (moins de 3 kg), alors que l’on peut noter une normalisation des chiffres de la tension chez des sujets ayant initialement une légère élévation des chiffres de tension (moins de 160 pour la tension SYS). Malheureusement, une alimentation DASH n’obtient pas un effet chez tous les sujets mais certains profils ont plus de probabilité d’obtenir une baisse des chiffres de la tension. Selon les études réalisées aux USA, ce sont les femmes afro-américaines ayant la tension SYS la plus proche de 160 avant de débuter le DASH qui baissent le plus leur tension alors que les hommes à la peau blanche sont ceux chez lesquels les effets du DASH sont plus incertains. Le deuxième intérêt de l’alimentation DASH est que la baisse de la tension survient rapidement (dès la fin de la première semaine) et qu’elle est maximum après seulement 2 semaines de suivi. Ainsi le patient et le médecin peuvent rapidement juger de l’effet de ce « régime ». Mon conseil est donc qu’il ne faudrait plus parler de régime chez l’hypertendu, en particulier il faudrait bannir le terme de « régime sans sel » ou de « régime qui fait maigrir » pour la grande majorité des patients hypertendus. En revanche, il est nécessaire de conseiller des modifications dans la qualité et la quantité de certains aliments sans avoir comme objectif de perdre du poids. Ces changements, s’ils sont évalués comme efficaces, permettront d’éviter d’avoir à prendre tous les jours un médicament antihypertenseur.
Je souhaite vous informer des avantages qu’un patient soigné pour une hypertension artérielle trouvera dans la réalisation quotidienne d’une action aussi élémentaire que se brosser les dents. Se brosser les dents fait partie des gestes d’hygiène élémentaire pratiqués par tous les adultes plusieurs fois par jour. Le brossage des dents est en effet l’unique manière d’éliminer les bactéries présentes dans la plaque dentaire à l’origine des gingivites, parodontites, caries qui finissent par faire tomber les dents. Selon les experts, le bon rythme pour le brossage est au moins le matin et le soir pendant deux minutes minimum, avec une brosse à poils souples pour éviter de traumatiser la gencive. Peu importe qu’elle soit manuelle ou électrique, à condition que la brosse puisse accéder à tous les recoins de la bouche. Au-delà de la santé bucco-dentaire, de nombreuses études scientifiques, dont certaines réalisées chez des patients soignés pour une hypertension artérielle, ont montré qu’un nombre de caries supérieur à 4 augmentait le risque de survenue d’une complication cardiovasculaire alors que 2 brossages des dents ou plus par jour diminuaient le risque d’accident vasculaire cérébral. Mais il y a un autre bénéfice pour les patients hypertendus à se brosser les dents, appelé par un médecin canadien « l’effet brosse à dent ». En effet, il a été montré que la prise des médicaments était plus régulière si le patient s’organisait pour prendre ses médicaments juste avant ou juste après le brossage de ses dents. L’explication de « l’effet brosse à dent » est que, en décidant de prendre ses médicaments juste avant ou juste après le brossage des dents, il n’est plus nécessaire de penser à prendre ses médicaments, car se brosser les dents est pour un adulte devenu une routine – certains diront même un réflexe – qui est réalisé au moins une fois par jour, même en dehors de son domicile ou en vacances, qui sont deux circonstances fréquentes d’oubli de prise de ses médicaments !
J’ai donc deux conseils :
Je souhaite vous informer sur les bénéfices pour la tension d’une alimentation pauvre en sel mais riche en aliments contenant du potassium.
Depuis des années le message «manger moins salé» est largement diffusé et connu du grand public. La raison de ce message répétée par tous les media est le bénéfice pour les patients hypertendus de voir diminuer leur tension artérielle lorsque la consommation de chlorure de sodium (le nom chimique du sel habituellement utilisé pour saler les aliments) est diminuée.
De nombreuses études scientifiques ont en effet démontré qu’une diminution de 5 g par jour de la consommation de sel de cuisine pouvait s’accompagner, chez 40% des patients hypertendus, d’une baisse de la tension.
Il faut savoir que cette action sur la tension est plus constante, si en plus de la diminution de la consommation de sodium, il est réalisé une augmentation de la consommation d’aliments contenant du potassium. Le bénéfice est optimal lorsqu’il est consommé au moins 4 fois plus de potassium que de sodium.
Les aliments qui contiennent la plus grande quantité de potassium sont les fruits, les légumes, les graines mais aussi le cacao.
Pour obtenir une baisse de la tension en prenant garde à son alimentation, il faut donc non seulement « manger moins d’aliments contenant du sel caché » mais aussi « manger plus d’aliments riches en potassium ».
Dans le numéro d’info@tension de janvier 2022, j’ai parlé du syndrome d’apnée obstructive du sommeil et de sa fréquence augmentée chez les hypertendus, particulièrement chez ceux ayant des formes d’hypertension dites résistantes aux traitements.
Pour évoquer ce trouble du sommeil qui est souvent méconnu, il faut reconnaître certains signes : la survenue de pauses respiratoires de 10 à 30 secondes plusieurs fois par heure pendant le sommeil est très évocateur d’une apnée du sommeil.
Mais c’est aussi d’autres signes plus banals comme :
Comme ces signes sont très fréquents dans la population, le diagnostic d’apnée du sommeil doit toujours être confirmé par un enregistrement du sommeil qui permet de préciser le degré de sévérité et de proposer le traitement le plus adapté. L’avis d’un spécialiste est nécessaire pour prendre en charge cette maladie respiratoire qui peut concerner tous les hypertendus mais qui est plus fréquente chez les hommes en surpoids.
L’insomnie est un autre trouble du sommeil qui concerne souvent les hypertendus. Des données scientifiques récentes indiquent que les hypertendus qui dorment moins de 7 heures par nuit ont plus de risque de faire un Accident Vasculaire Cérébral, en particulier ceux dont la tension systolique ne s’abaisse pas en dessous de 120 mmHg pendant leur sommeil.
Une autre étude indique que lorsqu’un même sujet présente des insomnies et une apnée du sommeil (maladie appelée CoMISA), il est noté un doublement du risque de survenue d’une hypertension artérielle et une augmentation du risque de complications cardiovasculaires.
Ces données indiquent l’importance de la qualité du sommeil pour se protéger contre le risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires.
Ces travaux scientifiques indiquent que si les troubles du sommeil peuvent provoquer de l’hypertension artérielle, ce n’est pas l’hypertension qui provoque les troubles du sommeil.
La première chose à savoir est qu’il a toujours été difficile de mesurer la tension artérielle pendant le sommeil car les méthodes de mesure qui utilisent le brassard qui se gonfle sur le bras vont souvent perturber le sommeil et les techniques d’automesure ne sont possibles que si le sujet est éveillé.
La deuxième chose est que c’est pendant le sommeil, en particulier les phases de sommeil profond qui suivent l’endormissent, que la tension est la plus basse. En effet, c’est pendant ces périodes que l’organisme est au repos complet physique et psychologique et qu’en particulier le système nerveux parasympathique est le plus actif provoquant une baisse de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.
La troisième connaissance médicale concerne le rôle joué par les épisodes d’apnée du sommeil qui sont fréquemment associés à des formes d’hypertension dites résistantes aux traitements. La prise en charge des apnées du sommeil améliore les nombreux symptômes liés à cette maladie, mais le plus souvent l’hypertension artérielle reste résistante.
Enfin, des travaux scientifiques récents montrent que les « petits dormeurs » c’est-à-dire les hypertendus qui dorment moins de 7 heures par nuit ont plus de risque de faire un AVC, en particulier ceux dont la tension systolique ne s’abaisse pas en dessous de 120 mmHg pendant leur sommeil.
Chez l’hypertendu, il est donc important de reconnaître la quantité et la qualité du sommeil mais aussi de mesurer la tension pendant le sommeil. La mise au point de nouveaux moyens de mesure de la tension en particulier les méthodes dites cuffless c’est-à-dire « sans gonflement d’un brassard » vont permettre d’explorer avec plus de fiabilité la tension artérielle au cours de cette période très importante qu’est le sommeil.
Pour s’informer sur les nouvelles méthodes de mesure de la tension en particulier les espoirs attendus par la méthode « cuffless », écoutez cette intervention du Pr Girerd lors de la 41e Journée de l’HTA.
Ce sujet vous intéresse ?
L’alimentation est très importante pour tenter de pouvoir améliorer son niveau tensionnel.
Les modifications qui sont habituellement recommandées concernent la consommation de sel. La consommation de sel lorsqu’elle est excessive, c’est-à-dire plus de 12 g par jour va pouvoir conduire à augmenter la pression artérielle.
Diminuer sa consommation de sel ne veut pas dire pour autant que l’on diminuera sa pression artérielle avec la même intensité que l’augmentation de la consommation de sel fait élever la tension. En effet, il est très facile de pouvoir manger du sel en quantité excessive. Manger plus de 10 g de sel par jour c’est très facile : il suffit de faire un bon repas avec des aliments qui contiennent du sel caché : le pain, le fromage, la cuisine asiatique, surtout les sauces asiatiques, le bouillon cube ou les cuisines italiennes qui comportent on le sait beaucoup de sel dans la pizza ou dans le fromage italien (le parmiggiano qui est le fromage le plus salé d’Europe).
En revanche diminuer sa consommation de sel est difficile car il faut diminuer sa consommation alimentaire tout court. Ce n’est pas uniquement en ne re-salant pas à table que l’on va améliorer sa consommation excessive de sel mais c’est en diminuant les aliments qui contiennent du sel caché.
D’autres aliments ont bonne réputation concernant leur effet sur une éventuelle baisse de la pression artérielle. Dans une revue de littérature récente, on a pu mettre en évidence que parmi tous les aliments qui ont bonne presse, il a été montré que c’était l’ail qui avait le plus d’effet sur la pression artérielle. Alors ce n’est pas n’importe quel ail : c’est un ail en poudre avec un vieillissement qui conduit à la transformation d’un de ses composés. Cette transformation qui consiste à faire vieillir l’ail s’accompagne d’une diminution de la pression artérielle lorsque l’ail est consommé de façon quotidienne.
Cet ail vieilli aura une efficacité sur la baisse de la pression SYS d’environ 8 mmHg lorsque la pression artérielle est mesurée par un professionnel de santé à la consultation. Si l’on compare cette efficacité à celle des médicaments antihypertenseurs, c’est une efficacité qui existe mais qui est beaucoup plus faible que celle d’un médicament antihypertenseur, dont on sait que tous les médicaments ne vont pas marcher chez tous les patients mais quand le médicament marche c’est plutôt des intensités de 15 mmHg de baisse pour la pression SYS lorsque un seul médicament est prescrit alors que quand 2 médicaments sont prescrits c’est plutôt de 25 à 30 mmHg de baisse de la pression SYS. Donc l’ail qui est le meilleur aliment restera 2 fois moins efficace que d’autres méthodes pharmacologiques que sont les médicaments antihypertenseurs.
Dans la liste des aliments ayant démontré une action favorable, on va trouver la supplémentation en potassium. Cette supplémentationse fait essentiellement par l’apport d’aliments de type graines ou d’aliments de type légumes et fruits qui sont riches en potassium. Le potassium doit aussi s’accompagner d’une diminution de la consommation de sodium (le sel de cuisine) pour avoir une efficacité optimale dans un ratio de 4 sur 1 pour l’unité millimole pour le potassium et pour le sodium. Donc il faut de grandes quantités.
Cet apport a été évalué dans le régime DASH qui a été mis au point par les médecins nord-américains. Ce régime DASH combine une augmentation de l’apport de potassium et une diminution de l’apport sodé. Les effets du régime DASH sur la pression artérielle sont d’une dizaine de mmHg de baisse sur la pression systolique, qui ne s’observe pas chez tous les patients mais va s’observer chez certains patients, plutôt les femmes et plutôt celles qui ont la peau noire.
Les mesures nutritionnelles ne sont pas efficaces de façon équivalente chez tout le monde. Ces aliments qui peuvent être bénéfiques pour la santé sont quoi qu’il en soit moins efficaces que des traitements antihypertenseurs mais peuvent donner une efficacité supplémentaire aux traitements antihypertenseurs médicamenteux. Ils sont donc à recommander chez la majorité des sujets hypertendus qui veulent faire un effort pour essayer de traiter leur hypertension artérielle.
Avec la démocratisation de l’usage des tensiomètres automatiques, j’entends fréquemment les patients et les médecins me parler de leur perplexité face aux chiffres sans cesse différents qu’affiche le tensiomètre.
La première chose à savoir est que les chiffres de tension mesurés par un tensiomètre automatique sont d’une grande précision et d’une bonne fiabilité. Toutefois, il faut que l’usager vérifie que le brassard est de la bonne dimension par rapport à la taille de son bras et rappelons que le brassard de bras sur lequel est inscrit 22-42 cm va convenir à 95 % de la population vivant en France.
Si le bras est très mince, il faut utiliser un brassard de moins de 22 cm, si le bras est très volumineux il faudra utiliser un brassard de plus de 42 cm.
Pour le tensiomètre de poignet, il faut s’assurer que l’écran est bien positionné sur le côté paume de la main car sinon les mesures risquent d’être de mauvaise qualité et sont alors le plus souvent plus hautes qu’en vérité.
La deuxième chose est que la tension est normalement différente à chaque contraction cardiaque, donc il est normal que la tension affichée sur l’écran du tensiomètre soit différente pour le chiffre SYS et le chiffre DIA à chaque affichage.
La troisième cause de variations concerne le changement de bras. Pour chaque sujet, il existe un bras avec une tension plus haute. Ces différences sont faibles et ce n’est que s’il existe une différence de plus de 30 pour la tension SYS qu’une recherche d’une sténose sur une artère doit être réalisée.
La quatrième cause est la variation de la tension SYS pouvant dépasser 20 d’une mesure à l’autre alors que le sujet est resté au calme et au repos. Cette variation est plus fréquemment observée chez les sujets ayant des artères ayant perdu la souplesse de leur paroi. Cela est rencontré chez beaucoup de sujets qui sont déjà connus et soignés pour une HyperTension Artérielle (sujet âgé de plus de 70 ans, sujet diabétique, sujet tabagique, sujet avec athérosclérose évoluée, sujet avec maladie rénale à un stade avancé). Ces hypertendus ont une forme d’hypertension dite systolique avec une tension SYS élevée et très variable alors que la tension DIA est le plus souvent normale et très peu variable.
Ces patients sont plus souvent sujets à des poussées de tension qui parfois s’accompagnent de symptômes comme des maux de tête et/ou des bouffées de chaleur. Pour ces sujets, le conseil à suivre est de ne pas s’inquiéter et de refaire au moins deux nouvelles mesures de la tension séparées d’une minute de repos.
En un mot, en cas de mesure élevée de la tension, il ne faut pas tenir compte du résultat d’une seule mesure et il faut refaire d’autres mesures.
Pour être aidé dans la façon de bien utiliser son tensiomètre automatique et obtenir un conseil concernant les chiffres de sa tension, réalisez un autotest de la tension.
L’hypertension est la maladie chronique la plus fréquente en France et le premier motif de consultation pour un médecin généraliste. Pendant des décennies la prise en charge d’un hypertendu était basée sur une visite mensuelle comportant la mesure de la pression artérielle par le médecin et la délivrance d’une ordonnance de médicaments antihypertenseurs pour une durée d’un mois.
Avec l’augmentation du nombre des hypertendus et la diminution du nombre de médecins pouvant les prendre en charge, le parcours de soin de l’hypertendu est en train de se modifier avec aujourd’hui une consultation de suivi une ou deux fois par an.
En parallèle, la popularisation des tensiomètres automatiques a été rendue possible par la simplicité de leur usage, sans l’aide d’un professionnel de santé et par la diffusion de recommandations pour la réalisation de l’automesure de la tension.
Depuis quelques années, la e-santé a fait son entrée dans le parcours de soins de l’hypertendu avec la mise à disposition d’applications et de plateformes dédiées qui organisent le recueil et l’échange des informations entre le patient et son médecin. Ces outils permettent d’apporter une aide pour le patient mais aussi pour le médecin.
Enfin, la crise de la covid a permis d’officialiser la téléconsultation et la télexpertise facilitant l’accès au suivi médical de l’hypertendu et simplifiant le recours à un spécialiste de l’hypertension.
Ainsi, j’observe que le parcours du patient hypertendu peut être aujourd’hui très différent du parcours traditionnel, avec une place centrale donnée à l’automesure et à l’usage d’outils de la e-santé. Ce nouveau parcours de soin ne sera possible que si le patient accepte d’assurer des nouvelles tâches comme la réalisation de l’automesure et l’utilisation des outils de la e-santé.
La Fondation de Recherche sur l’HTA s’est donnée comme mission d’accompagner tous les acteurs de cette «révolution en marche».
La présence des deux maladies chez un même patient augmente de façon importante son risque de voir survenir une maladie cardiaque ou rénale. En France, le diabète est devenu la première cause d’insuffisance rénale terminale.
Chez un hypertendu en surpoids, le dosage de la glycémie doit être réalisé au moins une fois par an car le risque de diabète est important. A contrario, chez un diabétique, il faut surveiller la tension car une hypertension peut survenir au cours de l’évolution en particulier si apparait une obésité avec gros ventre.
Au cours de la dernière décennie il a été observé que le taux de mortalité de cause cardiaque avait diminué de façon importante chez les diabétiques. C’est parce que le traitement de l’hypertension artérielle a été plus systématique que ce bon résultat a été obtenu.
Ainsi, aujourd’hui l’augmentation du risque de maladie cardio-vasculaire chez l’hypertendu diabétique ne doit plus être considérée comme une fatalité.
Mon conseil, au cours du suivi d’un diabétique est de dépister de façon régulière une hypertension artérielle et une anomalie lipidique.
Pour surveiller sa tension et obtenir de l’aide lors de l’utilisation d’un tensiomètre automatique, la Fondation de Recherche sur l’HTA conseille d’utiliser l’application depistHTA, téléchargeable gratuitement.
Pour acheter un tensiomètre automatique auprès de partenaires sélectionnés par la Fondation, rendez-vous ici.
La pression artérielle étant en relation avec le cycle cardiaque, c’est le chiffre de la tension systolique qui correspond à la contraction du cœur et celui de la tension diastolique qui traduit l’état de contraction des artérioles qui sont utilisés par les professionnels de santé ou sont affichés par le tensiomètre automatique.
Pour porter le diagnostic d’une hypertension, il n’est pas toujours nécessaire que les deux chiffres de la tension soient anormaux.
Si la tension systolique est élevée alors que la tension diastolique est normale, il s’agit d’une hypertension systolique isolée. Cette situation se rencontre avec une plus grande fréquence chez les sujets de plus de 60 ans.
La cause en est la perte de souplesse de la paroi des artères qui peut être accélérée par les principaux facteurs de risque cardio- vasculaire comme le tabagisme, le diabète ou l’élévation du mauvais cholestérol.
L’hypertension diastolique isolée est plus rare. Elle se caractérise par une tension diastolique élevée alors que la tension systolique est normale. Cette forme d’hypertension se rencontre le plus souvent chez les sujets de moins de 50 ans. Elle est parfois décrite, de façon imagée par certains médecins, comme étant une «hypertension pincée» traduisant par cette expression la proximité des valeurs des deux chiffres de la tension.
Des études épidémiologiques récentes indiquent que l’hypertension diastolique isolée n’expose pas au risque d’AVC ou de maladie cardiaque précoce, lorsque la tension diastolique reste inférieure à 90.
Lorsque un sujet présente une hypertension diastolique isolée, il ne faut pas débuter un traitement antihypertenseur et il faut privilégier une surveillance de la tension.
Mon conseil sera de débuter un traitement antihypertenseur uniquement lorsque l’élévation de la tension systolique sera mise en évidence.
Les traitements efficaces de l’hypertension sont disponibles depuis le début des années 1960. Les diurétiques thiazidiques sont les médicaments les plus anciens mais ils sont toujours utilisés car leur association avec les antihypertenseurs plus récents comme les IEC et les sartans augmente le contrôle de la tension. Les antagonistes calciques sont aussi très utilisés car ils sont efficaces en association avec tous les autres anti-hypertenseurs.
Les antihypertenseurs ont une efficacité tensionnelle qui varie selon le patient. Pour augmenter cet effet, il a été mis au point des médicaments qui dans le même comprimé contiennent deux ou trois substances pharmacologiques. Ces médicaments appelés combinaisons fixes ont été une nouveauté dans la prise en charge de l’hypertension car ils ont augmenté l’efficacité mais aussi facilité l’observance des patients au suivi de leur traitement.
Malheureusement les autorités sanitaires en France n’ont pas accordé un remboursement aux combinaisons en trithérapie.
Depuis quelques années, de nouveaux traitements utilisant les techniques dites interventionnelles ont été testées. La dénervation rénale a démontré une efficacité pour faire baisser la tension mais cette efficacité varie selon les sujets sans que l’on puisse aujourd’hui en connaître les raisons. En France cette méthode n’est pas prise en charge par la sécurité sociale et son usage est donc encore restreint aux protocoles de recherche.
Enfin, toutes les études évaluant l’efficacité des nouveaux traitements ont confirmé que pour obtenir le contrôle d’une hypertension, il fallait privilégier la prise d’un seul médicament comportant si besoin plusieurs substances pharmacologiques.
Ainsi, les médicaments dont nous disposons depuis un demi-siècle sont d’autant plus efficaces que le nombre de comprimé quotidien est réduit et que le patient a une bonne observance de ce traitement.
Tout hypertendu a déjà entendu parler des bienfaits qu’il tirerait d’une limitation de sa consommation de sel. Les études réalisées au cours des dernières décennies ont montré qu’en moyenne une diminution de 1 g de la consommation de sel par jour s’accompagnait d’une diminution de 1 mmHg de la tension systolique. Mais il est par ailleurs connu que moins d’un hypertendu sur deux verra sa tension baisser s’il réduit le sel.
Les bilans nutritionnels réalisés chez les hypertendus montrent que le sel ajouté avec la salière n’est à l’origine que de 10% de la quantité totale quotidienne. Ce sont les aliments qui contiennent du sel pour leur fabrication ou leur conservation qui apportent la majorité du sel absorbé quotidiennement.
Pour savoir si un hypertendu a un intérêt à limiter le sel, il faut d’abord s’intéresser à son alimentation et pour cela connaître les aliments riches en sel caché qui composent la tradition culinaire de chacun : le Gaulois mange du pain du fromage et de la charcuterie, l’Italien aime la pizza et ajoute largement du parmigiano dans ses pâtes, l’Africain sub-saharien ajoute du Kubor® dans les plats traditionnels, l’Asiatique arrose de sauce soja et nuoc-man ses plats préférés, le Méditerranéen raffole des olives et des anchois, le Nordique aime le poisson fumé, l’originaire des Balkans ajoute de la poudre Vegeta pour donner du goût aux plats.
La réduction de la taille des portions ou l’arrêt de ces aliments pendant une semaine permet de juger de l’effet sur la tension de façon individualisée.
Pour en savoir plus sur le sel et la tension et pour évaluer par le test exSel, une éventuelle consommation excessive de sel
Je souhaite conseiller tous ceux qui, âgés de plus de 55 ans, se posent des questions sur l’hypertension artérielle et sa variabilité qui souvent est la cause de poussées de tension.
L’hypertension artérielle est fréquente avec le vieillissement car les artères subissent un épaississement et une augmentation de la rigidité de leur paroi.
Ces changements provoquent une hypertension qui prédomine sur le chiffre de la SYS alors que le chiffre de la DIA est normal.
De plus, cette tension est instable car les artères amortissent moins efficacement la pression sanguine venant du cœur du fait de la rigidité augmentée.
L’hypertension chez les sujets âgés est donc parfois marquée par des poussées de tension qui sont sans cause déclenchante mais qui provoquent parfois des symptômes comme des vertiges ou des maux de tête.
Comme la mise au repos permet habituellement le retour à la normale, en une dizaine de minute, aucune prise d’un médicament anti-hypertenseur n’est le plus souvent nécessaire.
En cas de poussée de tension survenant de façon répétée, il est nécessaire de vérifier que la tension est bien contrôlée par le traitement habituel.
Le meilleur moyen de contrôler sa tension est d’utiliser un tensiomètre automatique, au calme, à son domicile.
Pour en savoir plus sur le bon usage du tensiomètre automatique en s’aidant des appliHTA gratuites, rendez-vous ici
Je souhaite rassurer les femmes ayant eu un cancer du sein sur le fait que la mesure de leur tension peut s’effectuer, sans aucun risque, avec un brassard placé sur le bras du même côté que celui de l’opération.
Après le traitement d’un cancer du sein ayant comporté une chirurgie partielle ou complète beaucoup de femmes pensent que la mesure de leur tension ne doit pas être effectuée sur le bras du même côté que l’opération.
Leur crainte est de voir apparaître un «gros bras» par lymphœdème.
Pour répondre à cette question, des études scientifiques récentes ont suivi plusieurs milliers des femmes ayant été opérée du sein pour un cancer. Leur surveillance a comporté la mesure régulière de la taille de leur bras afin de dépister l’apparition d’un lymphœdème.
La bonne nouvelle apportée par ces études est que la mesure de la tension avec un brassard positionné du côté du bras opéré n’a jamais été la cause d’apparition d’un lymphœdème.
Le risque de voir apparaître un gros bras augmente chez les femmes ayant eu, en plus de la chirurgie du sein, une résection des ganglions axillaires, une radiothérapie sur la région des ganglions axillaires, une infection cutanée sévère.
Un surpoids était aussi un facteur favorisant.
Autre bonne nouvelle, la réalisation de prises de sang sur le bras du côté opéré n’a pas augmenté le risque de lymphœdème.
Aujourd’hui, mon conseil à toutes les femmes qui ont eu un cancer du sein, est de ne pas s’inquiéter lorsque la mesure de la tension est réalisée sur le bras du même côté que celui de l’opération.
Au cours des dernières années, les hypertendus ont bénéficié de nombreuses innovations en particulier concernant la santé numérique.
L’usage d’applications pour smartphone ou tablette, permettant d’aider au diagnostic, au traitement ou à la prise en charge d’une maladie correspond à la catégorie des outils digitaux de la m-santé.
La recherche sur les stores Apple et Google avec le mot-clef «Hypertension» ou «Blood pressure» conduit à obtenir des centaines d’applications, en majorité gratuites, dont la plus populaire a eu plusieurs millions de téléchargement.
Pour choisir une app pour le suivi de son Hypertension, il faut d’emblée exclure toutes les applications qui proposent de mesurer directement la tension en posant un doigt sur l’écran ou sur le capteur photo du smartphone. En effet, les tensions affichées sont fantaisistes et le dépistage d’une hypertension ou d’une hypotension n’est absolument pas fiable.
Pour choisir une app qui donne des informations médicales sur l’hypertension, ou qui permet d’inscrire des tensions sur un tableau, le classement par nombre d’étoile et la lecture des commentaires des utilisateurs permettra de faire son choix.
Enfin, si l’app recherchée est destinée à aider à utiliser un tensiomètre automatique, pour effectuer un autodépistage ou une automesure, le choix devrait être basé sur la connaissance du score MARS (Mobile App Rating Scale) qui comporte une évaluation de la qualité du référencement médical des algorithmes.
depistHTA et suiviHTA, les app proposées par Solutions Santé Digitale et recommandées par plusieurs sociétés savantes dont la FRHTA, ont un score MARS supérieur à 4, sur une échelle allant de 1 à 5. Elles sont gratuites et utilisables avec tous les tensiomètres automatiques sans aucun transfert des données médicales vers le serveur du fabricant de tensiomètre.
depistHTA est utile pour réaliser un autodépistage de la tension, analyse les chiffres de tensions et donne un conseil personnalisé.
suiviHTA aide à réaliser l’automesure de la tension, analyse les chiffres de tensions et donne un conseil personnalisé.
L’année 2021 sera «l’année de l’automesure de la tension». L’automesure de la tension est proposée dans la prise en charge de l’HTA depuis le début des années 1990 et a été rendue possible par la mise à disposition de tensiomètres automatiques fiables et peu chers.
En France, l’automesure qui consiste à mesurer sa tension 3 fois de suite le matin et le soir pendant 3 jours, est la procédure qui avait été recommandée par le Comité Français de Lutte contre l’HTA en 2001 et qui a été retenue par la Haute Autorité de Santé pour aider le médecin à confirmer l’HTA, à estimer l’efficacité du traitement ou à diagnostiquer un effet blouse blanche ou une hypertension résistante.
Malgré ces recommandations, actuellement l’automesure de la tension n’est utilisée que par une minorité des patients en France car l’achat d’un tensiomètre est à la charge du patient sans remboursement et que la gestion et l’analyse des tensions prend trop de temps au médecin.
Au troisième trimestre de 2020, deux avancées importantes sont intervenues :
La mise à disposition de l’application suiviHTA qui facilite la réalisation, l’interprétation et le stockage des données de l’automesure. L’usage de l’application est recommandé par la FRHTA, la SFHTA et la Fédération Française des Diabétiques. Elle rend plus facile la réalisation de l’automesure par le patient et son interprétation par le médecin.
La deuxième avancée est l’avis favorable donné par la Haute Autorité de Santé le 1er décembre 2020 à l’usage d’un autotensiomètre afin de réaliser l’autosurveillance dans le cadre du suivi de la pression artérielle des adultes hypertendus. En pratique, cette décision ouvre la porte au remboursement par l’Assurance Maladie d’un tensiomètre automatique pour les patients hypertendus.
Faisons le vœu que l’année 2021 sera bien celle du démarrage à grande échelle de l’usage de l’automesure de la tension en France.
L’hypertension est la maladie chronique la plus fréquente en France et la désorganisation du système de santé provoquée par la pandémie n’a pas épargné les 10 millions d’hypertendus traités.
Le premier enseignement a été de constater que les hypertendus se sont organisés pour ne pas interrompre leur prise en charge pendant la période du strict confinement. Ils ont, avec l’aide de leur pharmacien, constitué un petit stock de leurs médicaments antihypertenseurs. Ils ont aussi accepté la téléconsultation avec leur médecin pour obtenir le renouvellement de leur ordonnance.
Le deuxième enseignement a été de constater que les médecins ont accepté de faire confiance aux patients pour la mesure de leur tension. L’automesure de la tension qui est indispensable pour permettre le suivi des hypertendus par téléconsultation a trouvé un nouvel essor et de nombreux tensiomètres automatiques ont été ressortis des tiroirs.
Le troisième enseignement a été de constater que les marqueurs de la qualité de la prise en charge de l’hypertension comme : le pourcentage de bithérapies sur les ordonnances ou le nombre de boites d’antihypertenseurs remboursés par l’assurance maladie, se sont améliorés au cours de l’été 2020.
Ainsi, lorsqu’en période de pandémie la préservation de la santé devient la principale préoccupation de la population, les hypertendus qui ont été présentés comme des «sujets à risque» ont été à l’évidence sensibilisés et pour « prendre soin de leur santé » ils ont amélioré le suivi de leur hypertension.
Pour suivre l’actualité sur les nouveautés concernant l’automesure de la tension rendez-vous ici.
Dans ce numéro d’info tension du mois de novembre 2020, je souhaite faire le point sur les risques qu’ont les hypertendus face à la COVID 19. Actuellement nos connaissances sur le sujet sont :
que les patients avec une hypertension artérielle ont un risque comparable à celui des sujets sans HTA d’être touchés par la Covid-19.
En ce qui concerne les formes graves de la COVID, de nombreuses études réalisées depuis le début de la pandémie ont montré que les formes nécessitant une hospitalisation sont heureusement rares. Leur fréquence est toutefois augmentée chez les sujets de plus de 65 ans en particulier si ils sont traités pour une hypertension artérielle associée à une autre maladie cardio-vasculaire. Il faut donc retenir qu’un hypertendu même âgé mais sans autre maladie cardio-vasculaire, a un faible risque de faire une forme grave de la COVID-19.
Chez les sujets de moins de 65 ans, les formes graves sont encore plus rares, mais chez ceux ayant une obésité surtout si elle est compliquée d’un diabète et d’une HTA augmente alors le risque d’une forme sévère qui imposera une hospitalisation.
Enfin, un grand nombre d’études observationnelles réalisées tout autour du monde montre que les patients qui, avant d’être touchés par la COVID-19, étaient traités par un anti-hypertenseurs ARA2 (les sartans) ou par IEC ont eu un risque de décès par la COVID-19 qui est diminué.
Toutes ces informations conduisent les médecins spécialistes à indiquer à leur patient la poursuite de leur traitement antihypertenseurs pendant l’épidémie de la covid-19, ce d’autant que le traitement comporte un sartan ou un IEC.
En savoir plus :
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Causes de l’hypertension
Risques et conséquences de l’hypertension
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Héredité et hypertension